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Filou d'Anjou et Eric Beudard, un duo qui sort du cadre | LETROT
Prix Yvonnick Bodin

Filou d'Anjou et Eric Beudard, un duo qui sort du cadre

27/12/2024 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Filou d’Anjou tente une nouvelle fois sa chance dans le Prix Yvonnick Bodin, le Groupe 3 sous la selle au sommet du programme réservé aux apprentis et lads-jockeys. L’an dernier, il avait échoué du minimun face à celle qui remporter le Prix de Cornulier (Gr.1) quelques semaines plus tard. La riche carrière de Filou d'Anjou aurait pu s’arrêter très vite. Sa rencontre avec Eric Beudard, un entraîneur du Maine-et-Loire au profil complètement atypique, en a décidé autrement. Pour leur plus grand bonheur respectif.
Filou d'Anjou - ©Scoopdyga Filou d'Anjou - ©Scoopdyga
Filou d'Anjou - ©Scoopdyga Filou d'Anjou - ©Scoopdyga

Un mentor et deux figures tutélaires au trot
Le parcours professionnel d'Eric Beudard dans les courses emprunte nombre de chemins de traverse et est riche de rencontres importantes. "Dans les années 2000, j’ai rencontré un cavalier avec un parcours atypique qui avait côtoyé l’équipe de France de concours complet. Il m’a ouvert de nouveaux horizons. Je dis souvent qu’il m’a tout appris sur les chevaux. On était aux antipodes ce qu’on voyait à l’époque dans le trot. Il était dans l’observation, le respect de l’intégrité physique. Il raisonnait en termes de carrière et de manière globale. C’était un vrai homme de cheval. J’ai gardé ses principes et je débourre par exemple mes chevaux au pas. Si j’ai réussi avec des chevaux compliqués, c’est grâce à lui. C’est aussi pour cela que mes chevaux sont très peu enrênés. Il m’a donné des clés qui me servent encore."
Dans le cadre de ses expériences dans l’univers trotteur, Eric Beudard cite deux figures exemplaires chez qui il a beaucoup appris : Jean-Paul Marmion et Jean-Marie Monclin. "J’ai beaucoup plus appris en côtoyant ces trois personnes que lors des mes années à l’école dans le domaine hippique."
Un homme de convictions et d’engagements
Que l’on parle élevage, bien-être animal ou paris hippiques, Eric Beudard a ses convictions, qu’il argumente. Sélection.
"Travailler dans le respect du cheval et de son intégrité physique, c’est aussi une question de rentabilité. Cela coûte tellement cher d’élever et d’amener un cheval aux courses qu’on doit, quand on est comme moi, souvent éleveur et propriétaire, essayer de tirer le meilleur parti du potentiel de chaque cheval. Avec des chevaux normaux, sans super papier, quand on les respecte, on peut obtenir de bons résultats."
"L’élevage coûte beaucoup trop cher avec des prix de saillies trop élevés. Cela entraîne un prix de revient d’un trotteur avant qu’il n’arrive sur un hippodrome à un niveau prohibitif pour trop de monde."
"J’ai peur que le stud-book français n'ait pris du retard en n’ayant pas intégré plus vite, de manière contrôlée avec des règles strictes, le meilleur sang étranger. On aurait dû pouvoir aller à Varenne, Maharajah, Readly Express, des étalons étrangers qui ont gagné le Prix d’Amérique. Cela aurait du sens. Parallèlement, je trouve anormal qu’on ait "bradé" des saillies de Ready Cash sur les marchés étrangers où elles coûtaient moins cher qu’en France. Il y a une distorsion de concurrence anormale. C’est même un miracle qu’on ait eu en France Ready Cash qui a été sans doute le meilleur étalon du monde mais aussi chez nous l’arbre qui cache la forêt. Sans lui, on serait sans doute dans une situation dramatique. C’est pourquoi, je pense qu’on a tout intérêt à aller chercher le meilleur sang étranger."
"On ne développe pas assez la prise de paris sur internet. On devrait pouvoir jouer sur toutes les courses françaises. La vie est sur les Smartphones. Les supporters de Guarato ne peuvent jouer ses chevaux que sur les courses Premium. C'est frustrant à notre époque et génère des pertes de revenus pour les courses."

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