Dans l’esprit originel de la vente, le catalogue est voué aux sujets des familles Baudron (Haras des Rouges-Terres, Haras de la Ferme) et Dubois (Haras de la Beauvoisinière, Haras de Fresneaux), tout en commençant à s’ouvrir vers l’extérieur, avec la présence de chevaux des écuries Le Trémont et Hunter Valley. On sent là une possible évolution, le début, peut-être, d’une autre aventure, ce que ne contredit pas Arnaud Angéliaume, directeur général d’Auctav : "L’ossature reste et restera toujours la même, s’articulant autour des effectifs maison, qu’il s’agisse de ceux des frères Baudron ou de ceux des Dubois, mais la vente a vocation, à terme, à accueillir d’autres chevaux. Cette année, par exemple, l’Ecurie Le Trémont avait un réel besoin de cette vente et elle vient logiquement s’associer au catalogue."
"La Joyeuse Wicz : à vendre l’été dernier, qualifiée, inédite ; six mois plus tard, gagnante de Groupe I : c’est cela le rêve et la magie des ventes !" - Louis Baudron
Président d’Auctav et initiateur de ce rendez-vous qui est frappé du sceau de son élevage, ne serait-ce qu’au travers du nom qu’il porte, Louis Baudron souligne la qualité des chevaux passés par le ring de la vente Rouges-Terres, à commencer par La Joyeuse Wicz, la lauréate en titre du Critérium des Jeunes-Prix Comte Pierre de Montesson (Groupe I) : "La pouliche a été présentée l’été dernier, à 2 ans, qualifiée, inédite. Moins de six mois plus tard, elle remportait un Groupe 1. C’est cela le rêve et la magie des ventes, spécialement incarnés par les 2 ans, avec lesquels tous les espoirs sont possibles." Cette année, un autre 2 ans, Maestro Vrie (numéro 105), d’ores et déjà gagnant à Enghien et déclaré partant, mardi, à Vincennes, à la veille de la vente, pourrait bien émerger du lot des Rouges-Terres. Ce fils de Village Mystic et d’une sœur du classique monté Velasquez Vrie a beaucoup de choses pour lui, en effet, y compris physiquement, et les promesses sont là. Parmi ses aînés, Knox Jenilou (numéro 97), propre frère du roi de Cagnes, Ecureuil Jenilou, attire l’attention, s’étant imposé à deux reprises, il y a peu, sur le théâtre des exploits de son "grand frère", sans oublier Leader Du Pommeau (numéro 100), le propre frère d’Impressionist, qui a, sans doute, le niveau des courses de Groupe.
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Les chevaux du Haras de la Ferme
Animateur du Haras de la Ferme, Jean Baudron souligne la nécessité de cette vente annuelle pour les uns et les autres des membres de la famille : "Eu égard au nombre de chevaux que nous faisons naître et élevons, il est impératif, pour faire fonctionner l’écurie, que nous procédions, de la sorte, à des réductions d’effectif. Et il nous faut vendre de bons chevaux, afin que le lien perdure avec notre clientèle. Je suis content quand les acheteurs le sont, comme, dernièrement, avec Look After, qui vient de gagner à Enghien, Jet De La Ferme, qui avait aligné quatre victoires, l’année dernière, juste après les ventes, tout comme Joy Jenilou. Cette année, je pense avoir un lot de 2 ans vraiment intéressant, une bonne génération. J’ai aussi des 3 ans et des 4 ans, qui vont être bien dans leur vente, tels Kind Of Music (N.D.L.R. : numéro 106), capable d’enchaîner les succès, car il arrive à maturité et va se trouver déclassé, ou les pouliches Lovely Jenilou (N.D.L.R. : numéro 1) et Leona Jenilou (N.D.L.R. : numéro 66), qui ont, en outre, des pedigrees de poulinières."
"Les jeunes chevaux correspondent à la demande et nous nous y adaptons" (Etienne Dubois)
Le label Fresneaux
En provenance du Haras de Fresneaux, Jean-Philippe Dubois et ses fils délèguent le plus fort contingent du catalogue, riche de soixante-quinze individualités, avec pour trait commun leur jeunesse, si l’on en exclut les poulinières. A ce sujet, Etienne Dubois explique : "Les jeunes chevaux correspondent à la demande et nous nous y adaptons, d’autant plus facilement que nous avons sensiblement moins de sujets d’âge, du fait que les ventes s’enchaînent, chaque année, et que beaucoup de « vieux » sont partis au fil de celles-ci. Si je voulais détacher un trio de chevaux, au sein de mon effectif, je mentionnerais le numéro 48, Keep Secret, un fils de Prodigious restant sur un succès dans un quinté, à Cabourg, le numéro 98B, Lovely One, un « Royal Dream » qui a encore peu couru (N.D.L.R. : une victoire et une place de deuxième), mais donne des promesses, et le numéro 53, Mighty Dream, le demi-frère de He And Me, par Royal Dream, tout récent qualifié, à Caen, pas forcément précoce, car c’est un grand modèle, mais, à l’évidence, doué."
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Du côté de Julien Dubois, les mentions vont à Morality (numéro 86) – "une fille de Rocklyn qui s’était bien qualifiée, au Mans, avant de débuter deuxième à Enghien, puis de gagner à Vincennes"–, à Mavista (numéro 76) – "une arrière-petite-fille de la championne Rangone, par Brillantissime, troisième aux Sables-d’Olonne, puis deuxième à Enghien" – ou encore à La Paix (numéro 39), une fille de Fabulous Wood deux fois victorieuse, cet été, à Cabourg, et que le professionnel ornais estime capable de briller à Vincennes, cet hiver.