Si l'existence d'un salon professionnel pour la filière trot en Normandie semble naturelle tant cette région occupe une place centrale, que ce soit pour l'élevage ou pour l'entraînement des trotteurs, il a fallu à ses initiateurs faire preuve de conviction, de mobilisation et de persuasion, sous l'égide du Conseil des Chevaux de Normandie. C'est comme cela que le Salon du Trot en Normandie s'apprête à fêter son 10ème anniversaire, le vendredi 7 février, à partir de 17h15, dans les infrastructures du Pôle Hippique de Saint-Lô, qui se prêtent parfaitement à ce type de manifestation où les étalons sont au cœur d'un événement auquel les éleveurs se sont attachés.
Interview croisée
Respectivement directrice du Conseil des Chevaux de Normandie et directeur du Pôle Hippique de Saint-Lô, Charlotte Fustec et Yann Adam sont deux des membres du comité de pilotage du Salon du Trot en Normandie. Ils répondent à nos questions à une semaine de la 10ème édition.
24h au trot.- Le Salon du Trot en Normandie a parcouru beaucoup de chemin depuis sa première édition. Est-ce aussi votre sentiment ?
Charlotte Fustec.- En dix ans, toujours sous l’égide du Conseil des Chevaux de Normandie qui l’organise avec ses partenaires, le salon a en effet bien évolué. Depuis deux ou trois ans a été mis en place un véritable comité de pilotage, ce qui fait vraiment la force du salon, car nous avons tous les acteurs du trot autour de la table. Ce comité prend en compte les orientations stratégiques sur l’évolution du salon, le choix des invités d’honneur, etc. C’est un travail collectif et constructif. C’est aussi la force du Conseil des Chevaux de rassembler, en l’occurrence ici dans le secteur du trot. On arrive ainsi à créer un événement qui évolue et attire des spectateurs. L'an dernier, on a ainsi comptabilisé 1.800 entrées pour ce salon professionnel. Les éleveurs viennent aussi à ce salon pour son ambiance conviviale.
"La filière s’est approprié cette manifestation." (Yann Adam)
Yann Adam.- Pour être honnête, je ne pensais pas que cela allait durer aussi longtemps quand nous l’avons lancé. L’idée était alors en parallèle de notre Salon des étalons de sport, qui existe depuis vingt ans, d’organiser une journée supplémentaire le vendredi. Comme tous les gens qui lancent un tel projet, on a galéré au début. On n’avait pas de légitimité. Depuis, j’ai l’impression que tout le monde s’est un peu habitué. Les installations du Pôle Hippique de Saint-Lô permettent une mise en valeur des étalons comme ils n’en ont pas toujours. Or, on tenait vraiment, et c’est encore quelque chose de perfectible, à une présentation des étalons en main. L’idée était de remettre l’étalonnage au milieu de l’élevage, que l’on voit des étalons et qu’ils soient mis en avant. On voulait aussi que ce soit un lieu de rencontres. Après dix ans, je crois que l’on a trouvé notre place malgré tout et que le salon est devenu un rendez-vous. La filière s’est approprié cette manifestation.
Pour fêter les dix ans du salon, l’invité d’honneur est Bold Eagle. Qu’est-ce que cela représente à vos yeux ?
C. F.- C’est super ! Typiquement, c’est aussi grâce aux contacts des membres du comité de pilotage qu'il a été possible de faire venir Bold Eagle dont les propriétaires jouent le jeu. Tous ceux qui sont au salon viennent pour voir des étalons, mais ce n’est pas tous les jours qu’on peut approcher Bold Eagle. Il y a quelques années, les gens avaient un peu envahi la carrière pour se prendre en photo avec Timoko. Ce sont des champions qui rassemblent. Au-delà de cet aspect, l’intérêt du salon est aussi de proposer des étalons pour tous les budgets avec des étalonniers qui jouent le jeu également et offrent des saillies ou des demi-saillies gratuites. Tous les types d’élevage sont concernés et il est important de répondre à leurs attentes.
Y. A.- L’exemple de ce qui s’est passé avec Timoko il y a quelques années témoigne de l’importance d’avoir une telle tête d’affiche. C’est aussi ça qui contribue à la reconnaissance d’un salon. Thomas Bernereau, qui représente les propriétaires de Bold Eagle, était venu l’an dernier et nous a donné l’accord dès le soir même. C’est un signe. Quel honneur ! Dans la Mecque du cheval de sport, avoir Bold Eagle qui va fouler la piste sera un moment assez inoubliable. Tous les éleveurs qui seront présents n’ont pas les moyens d’aller à Bold Eagle, mais ils vont apprécier de pouvoir le voir.
Sur le même thème : Bold Eagle aux 10 ans du salon du Trot en Normandie
En quoi ce salon est important pour la filière trot et en particulier bien sûr pour la Normandie ?
C. F.- La Normandie est le berceau de l’élevage de trotteurs, avec l’Orne, premier département producteur de trotteurs, devant le Calvados et la Manche. Un peu plus de la moitié des étalons trotteurs sont basés dans notre région, qui est aussi la première en nombre de trotteurs à l’entraînement. La Normandie est une terre d’excellence du trotteur et ce à tous les niveaux. C’est pour ça que ce salon est important. C’est une manifestation assez transversale.
"La Normandie est une terre d’excellence du trotteur et ce à tous les niveaux". (Charlotte Fustec)