MT image

Une édition 2024 sur un air de revanche ? | LETROT
Prix d'Amérique Legend Race J-5

Une édition 2024 sur un air de revanche ?

23/01/2024 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
L’esprit de revanche peut être un puissant moteur d’engagement. Une force qui met le succès au-dessus de tout, portée par le chemin préalable qui y conduit. Ce sont les expériences antérieures, et notamment les échecs qui les composent, qui nourrissent les ambitions à venir. Voilà incontestablement un puissant carburant, que certains pourraient qualifier de force négative, mais qui se muent dans tout exploit sportif en ressort qui porte à la victoire. Et l’esprit de revanche est bien un trait partagé par de nombreux protagonistes du Prix d’Amérique Legend Race. Et notamment les plus attendus et exposés.
Idao de Tillard © Bruno Vandevelde - Idao de Tillard
Ampia Mede SM, 2e du Prix d'Amérique 2023 Ampia Mede SM, 2e du Prix d'Amérique 2023 - © ScoopDyga

Le betting proposé par Racebets

Voici les offres proposées par Racingbets.com ce mardi des 18 candidats qui pourraient être au départ dimanche
Idao de Tillard – 3,2
Ampia Mede Sm – 5
Hooker Berry – 5,5
Izoard Védaquais – 6,5
Gu d’Héripré – 10 ■ HUSSARD DU LANDRET – 10
HAIL MARY – 17 ■ GO ON BOY – 17
JOVIALITY (SWE) – 21 ■ HOKKAIDO JIEL – 21
VIVID WISE AS – 26 ■ HOHNECK – 31 ■ INMAROSA – 34 ■ EMERAUDE DE BAIS – 41 ■ ITALIANO VERO – 55 ■ FLAMME DU GOUTIER – 81 ■ DELIA DU POMMEREUX – 121 ■ AETOS KRONOS – aucune offre


Sur le même thème : Izoard Védaquais s'offre une belle consécration


La revanche leur colle à la peau

Go On Boy. Le représentant de Roman Derieux, Go On Boy (Password) ne compte aucun titre de Groupe 1 en France. Il a été dépossédé (pour contrôle positif) de sa victoire dans le Critérium des 4 Ans (Gr.1). Son succès dans le Prix de Washington (Gr.2), aux dépens de Vivid Wise As (Yankee Glide), n’a pas la notoriété attendue. Il lui a fallu aller chercher la gloire à l’étranger et Go On Boy a réussi sur ce point en 2023 avec son titre dans le Grand Prix de Wallonie (Gr.1) et ses premiers accessits dans l’Elitloppet (Gr.1) et l’UET Elite Circuit Finale (Gr.1). Un grand sacre en France – et le plus grand qui soit dans le Prix d’Amérique Legend Race – serait néanmoins une revanche sur le sort dans l’Hexagone.

Vivid Wise As. L’archi champion aux 20 titres de Groupe 1 (ou assimilés) et trotteur le plus riche d’Europe a un blanc dans son curriculum vitae : le Prix d’Amérique Legend Race. En dépit de quatre tentatives (il est au départ de l’épreuve depuis 2020), il n’y compte au mieux qu’une quatrième place, en 2022. Il faut dire que le champion italien n’évolue pas là sur son parcours de prédilection, intervenant dans les ultimes limites de son domaine de tenue. Et il faut encore ajouter qu’il n’a pas toujours connu la meilleure des préparations, comme l’an dernier, victime d’une infection dans le money time préparatoire et contraint d’arriver sur l’épreuve sans vraie sortie préparatoire. On peut donc se projeter dans une logique de revanche cette année. Le hic est que Vivid Wise As a, une nouvelle fois, vu sa préparation perturbée et a dû faire l’impasse sur le Prix de Bourgogne – Amérique Races PMU Q5 (Gr.2). La poisse donc.

Hussard du Landret (Bird Parker) a l’esprit de revanche chevillé au corps. Ce discret des pelotons a d’abord évolué en supplétif de Hohneck (Royal Dream) et d’Hooker Berry (Booster Winner). Son sacre dans le Critérium des 5 Ans (Gr.1), en septembre 2022, lui a donné une autre envergure, dans une génération d’abord négligée puis réévaluée avec les exploits de Hohneck (Ellitloppet) et d’Hooker Berry (Prix d’Amérique Legend Race). Aux termes d’un déroulement de course peu favorable, il a décroché la septième place de la précédente édition de la Legend Race. Qualifié sereinement, dès le Prix de Bretagne – Amérique Races PMU Q1 (Gr.2), il sera confié à Yoann Lebourgeois avec lequel il vient de conclure par deux fois quatrième des derniers volets qualificatifs. L'heure de la grande revanche du discret, souvent oublié, a peut-être sonné.

Hokkaïdo Jiel (Brillantissime) fait lui aussi partie de la fameuse promotion née en 2017. Sujet d’abord protégé, il a souvent échoué aux places aux termes de belles mais tardives fins de courses. Malheureux dans plusieurs grands rendez-vous (cadenassé dans le Prix Bold Eagle – Sulky World Cup 5 Ans Finale (Gr.1) en janvier 2022), il lui a fallu attendre le Prix René Ballière 2023 pour accéder au titre de vainqueur de Groupe 1 (aux dépens d’Hohneck). Il y a comme un air de revanche, au regard de l’ensemble de sa carrière, dans sa présence dans la distribution du Prix d’Amérique Legend Race qui se prépare. Une réserve néanmoins doit être levée compte tenu de plusieurs récentes prestations un brin décevantes.

Hohneck, un exceptionnel ambassadeur français à l'étranger mais en mal d'un très grand titre en France, Inmarosa (Amiral Sacha), célèbre mais méconnue (lire notre édition du 23 décembre), méritent eux aussi d'intégrer cette liste de candidats mués par une envie de revanche.

Hussard du Landret, et si c'était son année ?
Go On Boy Go On Boy - © ScoopDyga

Hooker Berry, l’exception qui confirme la règle

Lui n’a sans doute aucune idée ou envie de revanche à exprimer. Hooker Berry (Booster Winner) est le tenant du titre du Prix d’Amérique Legend Race et a connu une séquence qualificative et préparatoire sans encombre. Son dernier travail, ce lundi sur le centre d’entraînement de Grosbois, a donné satisfaction à son entraîneur Jean-Michel Bazire qui nous a partagé son état d’esprit au retour de la séance (lire aussi notre précédente édition) : "Il était bien souple et a répondu à mes attentes. Maintenant, nous n'avons plus grand chose à inventer. Je le trouve en aussi belle condition que l'année dernière avant sa victoire dans la belle et sa prestation dans le Prix de Belgique - Amérique Races PMU Q6 est meilleure que celle de l'an passé (…)" Avec Nicolas Bazire à ses commandes, Hooker Berry sera plutôt dans une approche de bonus intégral.


Sur le même thème : Gu d'Héripré sort le très grand jeu


L’esprit de revanche, la motivation qui fonctionne positivement sur un mode négatif
Dans une récente émission d’Affaires Sensibles, sur France Inter, consacrée à l’icône française d’athlétisme Marie-José Perec intitulée "Marie-José Perec, le faux départ australien", Jean-Philippe Leclaire, directeur adjoint de la rédaction de l’Equipe développe les notions de mécanisme de fonctionnement des sportifs et de performance sportive. "Les sportifs ont deux façons différentes de se motiver. Il y a ceux qui se construisent de façon positive en se disant, par exemple, "je vais vaincre pour mon pays, pour ma famille, pour l’argent, pour le sport". Et il y a ceux qui se construisent de façon plus négative en disant : "Je vais leur montrer, je vais leur prouver quelque chose". Et Marie-José Pérec se situait dans cette deuxième famille."

L'éclairage de Sébastien Guarato

Jusqu'au Prix d'Amérique Legend Race, Sébastien Guarato, entraîneur de BOLD EAGLE (READY CASH) et FACE TIME BOURBON (READY CASH), deux doubles vainqueurs de la course, jouera à l'expert pour 24h au Trot et nous apportera son éclairage sur l'édition 2024. Voici son avis sur la thématique du jour, celui de la revanche. "Sur ce que j'ai vu depuis l'année dernière, Idao de Tillard (Sévérino) me semble supérieur à l'opposition et devrait prendre sa revanche sur l'année dernière où il s'est rapidement montré fautif. Le cheval a progressé sur de nombreux point depuis un an. Il s'élance mieux, tourne mieux et Clément (Duvaldestin, son driver) n'a pas actionné les artifices depuis plusieurs mois... Je pense qu'il va reprendre un départ lorsque les œillères seront actionnées. Sa barre américaine lui permet de très bien négocier les courbes et d'être plus sûr dans ses allures. On sent un cheval sur un rail depuis quelques mois. En classe pure, il me fait penser à Bold Eagle lorsqu'il met son coup de jarret pour finir. Je le pense au-dessus de la mêlée dans cette édition même s'il a dû faire l'impasse sur sa dernière course, son entraîneur sait ce qu'il fait et, s'il est au départ, Idao de Tillard sera au top. De ce que l'on a vu cette année, la victoire serait méritée."

 


A lire aussi