Les vainqueurs du Prix d’Amérique à 5 ans
◆ 1920 – Pro Patria
◆ 1922 – Reynolds
◆ 1936 – Javari
◆ 1939 – De Sota
◆ 1954 – Feu Follet X
◆ 1958 – Jamin
◆ 1961 – Masina
◆ 1962 – Newstar
◆ 1963 – Ozo
◆ 1966 – Roquépine
◆ 1969 – Upsalin
◆ 1974 – Delmonica Hanover
◆ 1992 – VERDICT GEDE
◆ 2007 – Offshore Dream
◆ 2016 – Bold Eagle
◆ 2020 – Face Time Bourbon
L'avis et l'expérience de Joël Hallais
Dimanche, Joël Hallais a accepté de revenir sur cet épisode de Sancho Pança (Chambon P) en 1989 et sa décision d'éviter le Prix d'Amérique : "Avec le recul, j'ai toujours regretté de ne pas avoir couru Sancho, c'est un fait. J'aurais dû le courir. Mais je trouve que la situation d'aujourd'hui a évolué. Elle résulte de la création d'un Groupe 1 le week-end du Prix d'Amérique qui est une erreur : cela crée une concurrence. Peut-être qu'en fin de meeting serait-elle mieux placée ? On a envie de courir le Prix d'Amérique mais on a cette course-là qui peut servir de rattrapage. Sans ce Prix Bold Eagle, peut-être aurait-il couru." Ce à quoi on peut aussi répondre que le week-end du Prix d'Amérique aurait pu se passer de la présence d'un cheval du calibre de Jushua Tree (Bold Eagle) si Jean-Michel Bazire avait effectivement acté le fait de vouloir attendre une saison avant d'aller sur l'Amérique. Pour l'affiche du week-end et la densité de celle-ci, c'est un plus d'avoir la course.
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Le Prix Bold Eagle au coeur de la question
Et s’il n’y avait pas le Prix Bold Eagle-Sulky World Cup 5 Ans, Groupe 1 disputé la veille du Prix d’Amérique Legend Race, qu’en serait-il ? La meilleure raison de « JMB » de ne pas courir la « belle » avec Jushua Tree est sans doute ce Prix Bold Eagle dédié aux seuls 5 ans, qui tend les bras à son protégé et qui, même si sa création, de fraîche date, a été opportune, n’est pas sans entrer quelque peu en concurrence avec le championnat du week-end. Au galop, on a connu la même chose avec la promotion du Prix de l’Opéra, devenu un Groupe 1 pour femelles couru le dimanche du Prix de l’Arc de Triomphe et privant celui-ci de certaines de ces concurrentes potentielles. Faute de le voir le jour J, on verra donc Jushua Tree samedi dans un Prix Bold Eagle - Sulky World Cup déplacé au samedi pour donner une dimension nouvelle à la première journée de course d'un très grand week-end sportif. Dimension ultime de l'équation, sa rivale américano-suédoise (et un peu française aussi) Joviality (Chapter Seven) a finalement choisi de l'éviter et de bypasser le Prix Bold Eagle pour choisir finalement... le Prix d'Amérique Legend Race. Il lui appartiendra de représenter la jeune génération.
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L'Amérique à 5 ans par Sébastien Guarato
S'il y a un entraîneur en mesure de donner son avis sur la question des 5 ans dans le Prix d'Amérique, c'est bien Sébastien Guarato, victorieux avec Bold Eagle (Ready Cash) en 2016 et Face Time Bourbon (Ready Cash) en 2020. "C'étaient des chevaux hors normes qui alignaient les victoires et surclassaient leurs générations, rappelle-t-il en préambule. Bold et Face Time s'étaient imposés dans le Critérium Continental et arrivaient sur le Prix d'Amérique avec la fougue de la jeunesse face à des chevaux d'âge peut-être un peu sur la descendante. Bold Eagle gagnait toutes ses courses ! Lors de son premier Prix d'Amérique, il avait pris la tête en plaine et avait été au poteau comme un champion même si la tactique adoptée ce jour-là n'était pas sa meilleure. Avec Face Time Bourbon, c'était différent. Il avait bénéficié d'un parcours à l'économie et avait bondi dans la phase finale. Il avait un coup de jarret terrible, un peu comme Bold. Ils n'étaient quasiment jamais malade et, lorsque c'était le cas, ils cicatrisaient plus vite que les autres. Ce sont des chevaux d'exception tout simplement, avec un mental de gagnant, et cela ne s'explique pas. Je retrouve un peu cela avec IDAO DE TILLARD dans sa façon de vaincre. Même s'il ne gagne pas de beaucoup, il baisse la tête et couche les oreilles pour s'imposer avec autorité. Il n'aime pas être doublé." Le vainqueur du dernier Critérium Continental, Jushua Tree (Bold Eagle) ne sera pas dans la liste des 18 partants cette année : Sébastien Guarato aurait-il fait comme Jean-Michel Bazire ? "Franchement, visuellement, il a encore quelques failles. Attention, c'est un cheval promis à une grande carrière mais, pour le moment, on sent que Jean-Michel ne peut pas totalement le lâcher et qu'il est capable de s'accrocher dans les allures. Il y a encore quelques réglages à faire. Il a sûrement besoin de prendre de la maturité, car il a peu d'expérience et peut manquer de maniabilité. Je pense qu'il sera au top l'an prochain. Après, Jean-Michel sait ce qu'il fait."