Si l'on va bien courir encore une fois cet hiver sur la Riviera à l'occasion d'une réunion délocalisée d'Avignon et hébergée dimanche sur la piste plate en gazon, ce qui sera une grande première, le rideau est bel et bien tombé sur le meeting azuréen de trot. C'est donc l'heure de dresser le bilan du meeting hivernal cagnois avec les analyses de Thomas Roucayrol, le directeur administratif de la société présidée par François Forcioli-Conti. Un an après avoir tous viré au vert, les principaux indicateurs à l'exception majeure du nombre de partants se portent nettement moins bien dans un renversement de situation général si l'on se concentre sur les résultats du PMU.
→ Meeting de trot
◆ 29 réunions (+1 sur 2023/2024)
◆ 227 courses (vs 220 en 2023/2024)
◆ 2.797 partants au trot (vs 2.571 en 2023/2024 et 2.450 partants en 2022/2023)
◆ 12,32 partants/course (vs 11,69 en 2023/2024 et 10,84 2022/2023)
◆ 5 Quintés+ (+1 sur 2023/2024)
→ Tous meetings confondus
◆ Enjeux Premium : -4 % vs 2023/2024 (au 28 février avec un total de 291,3 M€ d’enjeux)
◆ Enjeux PMH : -7 % vs 2023/2024
(*) les chiffres des enjeux Premium des réunions du mois de mars, dont celle du Grand Critérium de Vitesse de la Côte d'Azur de dimanche dernier, ne sont pas pris en compte, car pas encore communiqués.
5 questions à Thomas Roucayrol
24h au trot.- Quel bilan pouvez-vous faire de ce meeting d'hiver 2024-2025 ?
Thomas Roucayrol.- Le bilan sportif est positif, avec des professionnels qui ont reconnu le travail que nous avons fait aussi bien au niveau de l’accueil que des pistes. Je tiens d’ailleurs à féliciter nos équipes qui sont très impliquées. Dans l’ensemble, les retours des socio-professionnels sont bons. Nous avons donc la satisfaction d’avoir répondu à leurs attentes. L'ombre au tableau est constitué par les enjeux Premium qui sont le nerf de la guerre même si on peut avoir de l’espoir avec quelques signes positifs et les enjeux PMH en lien avec la baisse de la fréquentation observée cet hiver.
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Quels sont les chiffres des enjeux Premium ?
Au 28 février, avec un total de 291,3 millions d'euros sur l’ensemble du meeting, nous étions en baisse de 4 % par rapport à l’an dernier. C’est moins grave que la tendance nationale, mais nous ne nous en satisfaisons évidemment pas. À mes yeux, il est toujours très compliqué de comparer les chiffres Premium d’une année sur l'autre. Il suffit de ne pas courir exactement le même jour, ni tout à fait aux mêmes heures, pour qu’il y ait de fortes variations. C’est pourquoi je recommande de regarder au niveau national sur une journée entière quelle est la variation. Au trot, selon les premiers résultats et donc sans le mois de mars, on serait autour de 108 millions d'euros d'enjeux, soit une baisse conséquente à confirmer cependant de 18 %, alors que le meeting d’obstacle ne s’en sort pas mal (-2,3 %) et celui de plat baisse aussi (-6 %). Le Quarté+ régional n’est pas forcément un jeu dont on parle beaucoup, mais il est important pour les hippodromes, car le retour pour ceux-ci est conséquent. Jusqu'à la fin février, les Quartés+ régionaux ont généré 1,3 million d'euros, ce qui représente une augmentation de 2 %. Avoir ce type d’enjeux en augmentation fait penser et espérer que le produit "courses" n’est pas mal aimé dans une région. C'est un motif d'espoir.
De quel ordre est la baisse de fréquentation ?
Sur l'ensemble de notre meeting d'hiver, nous avons comptabilisé 35.492 entrées, soit une baisse de 4,5 %. Pour le trot, la baisse atteint 12 % avec 14.903 entrées. La réunion de dimanche dernier a connu le pire scénario possible, si bien que nous n’avons enregistré que 2.255 entrées, ce qui est sûrement la plus mauvaise affluence de cette journée, excepté la période liée au Covid. Toutes les circonstances étaient réunies pour que les gens ne viennent pas, entre la pluie et les fortes rafales de vent. C’est forcément frustrant. S'il y a des choses sur lesquelles on peut regretter après coup de s’être trompés, on ne peut pas agir sur le temps. Nous sommes donc forcément frustrés d’avoir vécu une telle journée pour l’apogée de notre meeting.
"Chaque pièce du puzzle doit être à sa place pour que l’ensemble soit fini." (Thomas Roucayrol)
Comment cela se répercute-t-il sur les enjeux hippodromes ?
Sur l’ensemble du meeting, il a été joué 2,7 millions d'euros, soit une baisse de 7 %. Pour les seules journées au trot, on est sur un peu plus d'un million d'euros, soit un recul de 8,5 %, alors que les entrées au trot ont baissé de 12 %. Cela nous conforte dans l’idée que nos habitués continuent à venir et à jouer, mais ceux que nous avions réussi à attirer sur l’hippodrome de manière exceptionnelle et qui jouent forcément moins ne sont pas revenus. À chaud, c’est l’explication qui semble la plus logique. La corrélation est systématique entre la baisse de fréquentation et la baisse des enjeux hippodromes. C'est vrai aussi dans l’autre sens. Mais, quand la fréquentation augmente, ce n'est jamais dans la même proportion pour les enjeux, car le panier moyen d’un nouveau venu sur l’hippodrome est assez faible, ce qui est assez logique.
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