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Arnaud Chavatte : "La régularité est le socle de tout" | LETROT
Interview

Arnaud Chavatte : "La régularité est le socle de tout"

31/07/2024 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Installée depuis bientôt dix ans en Mayenne après avoir quitté la Picardie, l’écurie d’Alain et Arnaud Chavatte s’affirme de plus en plus parmi les plus performantes. Après deux années record en 2022 et 2023, avec 53 et 58 victoires, les sept premiers mois de 2024 et leurs 47 gagnants lui assurent déjà de faire mieux encore. Une réussite qui s’accompagne de ce qui devient de plus en plus une marque de fabrique, à savoir un taux de réussite à la gagne parmi les tout meilleurs du top 20 des entraîneurs. Décryptage avec le fils Arnaud.
Arnaud Chavatte - © Aprh Arnaud Chavatte - © Aprh
Alain Chavatte - © P. Lefaucheux/Province Courses Alain Chavatte - © P. Lefaucheux/Province Courses

Aujourd’hui, on peut dire qu'il y a un savoir-faire "Chavatte" identifié.
Cela tend à démontrer que l’on a trouvé un bon équilibre. En changeant d’établissement, on a tout changé : les pistes, la région, le programme de courses, etc. Il a fallu du temps pour se faire aux pistes qui étaient neuves. Ensuite, il a fallu trouver la méthode d’entraînement qui s’y prêtait le mieux. Si vous travaillez de la même façon d’une piste à une autre, vous avez tout faux. Tout ça en plus de la rhino ! Pour les engagements, je passe un temps fou et il a donc fallu que j’étudie le programme régional que je ne connaissais pas. Aujourd’hui, on a trouvé un équilibre avec des pistes qui se sont bien faites. On peut toujours améliorer, mais on est proche de ce qui se fait de bien je pense. Notre méthode ne se veut pas fatigante mentalement pour les chevaux. On travaille nos chevaux évidemment, mais on évite de les rentrer dans la routine. On essaye de garder de la fraîcheur.
Courir à bon escient est une façon de faire mais, si on ne vise pas les courses, ça devient très dur de gagner.

Les engagements sont-ils la clé de tout ?
Cela prend beaucoup de temps, surtout en plein été comme actuellement où vous avez des courses identiques à huit jours. Il faut bien choisir. Le choix de la course est à la base de la victoire. Avec les très bons chevaux, c’est tout simple. Le programme s’impose à vous. Mais, avec la majorité des chevaux, il faut aller sur leurs points forts, sinon vous faites fausse route. Il ne faut pas aller à contre-courant. C’est un travail très important. Courir à bon escient est une façon de faire mais, si on ne vise pas les courses, ça devient très dur de gagner, car la concurrence est très importante.
Le travail en famille n’est pas toujours réputé pour être simple. Qu’en est-il entre votre père et vous ?
Je sais, il y a plein de monde surpris que cela se passe bien entre nous deux. On a aucun souci dans notre relation. On s’entend bien. Il faut s’écouter et accepter de donner un peu les mains libres, ce qui est vrai dans les deux sens. C’est un projet commun que nous avons. Si on ne s’entendait pas, ça ne marcherait pas. On est tous les deux concernés à 100 %. On travaille ensemble même si on a un peu nos chevaux le matin. Mais un élément peut passer d’une main à l’autre, ce qui est une force. Avoir un autre œil est important. C’est vrai aussi avec Thomas (Constans).
Lors d’une récente séance de qualifications à Meslay-du-Maine, vous disiez avoir une génération de "M" exceptionnelle. Vous confirmez ?
Oui. On a des poulains très intéressants. Au fur et à mesure des années, on en essaye plus en quantité et surtout en qualité. C’est à la fois des achats que nous avons faits et des poulains issus de notre élevage et des propriétaires qui ont investi dans de bons papiers et nous les confient.
Comment voyez-vous la seconde moitié de l’année ?
Que l’on continue à avoir de tels résultats. Plus généralement, c’est réussir à toucher des chevaux, de très bons chevaux pour courir les meilleures épreuves. Courir les Groupes est bien sûr un objectif. Mais la régularité avant tout car elle est le socle de tout. Le reste viendra normalement.
Une quinzaine de poulinières
Quand les "Chavatte" ont décidé en famille de venir s'installer en Mayenne, il s'agissait non seulement de créer un centre d'entraînement mais aussi d'avoir une structure pour leur élevage, car leurs poulinières étaient jusqu'alors en pension en Normandie. "Mes parents ont commencé avec une ou deux poulinières, alors que je ne faisais pas encore le métier, se souvient le fils. Petit à petit, le cheptel a augmenté. Cela était aussi l’une des raisons de notre déménagement. Soit on stagnait dans notre élevage, soit on se développait. Aujourd'hui, nous avons une quinzaine de poulinières pour lesquelles nous allons à des saillies plus performantes qu'il y a quelques années. L’élevage est important dans une écurie. Si on regarde bien, tous les entraîneurs qui ont fait une carrière régulière et qui ont duré ont leur élevage."
Matin à l'entraînement - © Facebook Ecurie Chavatte Matin à l'entraînement - © Facebook Ecurie Chavatte

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