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Thomas Levesque, un homme de convictions | LETROT
Face à deux grandes échéances dimanche

Thomas Levesque, un homme de convictions

22/06/2023 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Il aura trois partants dimanche dans deux Groupes 1 de la Journée des Champions. Thomas Levesque nous avoue qu’il sera "stressé". Comme ne pas l’être avec deux représentants, Kyt Kat, dans le Prix d’Essai - Etrier 3 Ans Finale (Gr.1), et Iroise de la Noé, dans Prix de Normandie - Etrier 5 Ans Finale (Gr.1), qui auront comme ambition la victoire ? L’entraîneur réalise un premier semestre de haut vol et cherchera aussi à parachever sa forme du moment dimanche. Rencontre avec un trentenaire qui prend pleinement la lumière à son compte. Lorem Ipsum is simply dummy text of the printing and typesetting industry. Lorem Ipsum has been the industry's standard dummy text ever since the 1500s, when an unknown printer took a galley of type and scrambled it to make a type specimen book. It has survived not only five centuries, but also the leap into electronic typesetting, remaining essentially unchanged. It was popularised in the 1960s with the release of Letraset sheets containing Lorem Ipsum passages, and more recently with desktop publishing software like Aldus PageMaker including versions of Lorem Ipsum.
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Thomas Levesque à propos de…
Kyt Kat : "Je le qualifierais d’abord de cheval de vitesse, avec de la bravoure. Il s’est endurci avec le temps. Avec ce profil, on peut prendre pas mal d’argent rapidement. Il a énormément progressé au fil des courses. Maintenant, je sens, à la maison, que c’est vraiment un cheval de Groupe."
Il faut noter que Kyt Kat n’a jamais été confié à Camille, soeur et jockey habituel des représentants de Thomas Levesque. Une exception liée au profil du cheval nous explique l'entraîneur : "Kyt Kat est spécial. Il est très désagréable avant la course puis se montre très gentil pendant l’épreuve. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a commencé sa carrière par trois disqualifications. Je cherchais quelqu’un doté d’expérience avec les jeunes chevaux et d’une main particulière pour le gérer avant la course. Celle de Mathieu Mottier lui convient parfaitement."

Kandora Bella : "Avec sa petite taille, j’ai préféré commencé de bonne heure avec elle. Elle avait vraiment les allures pour aller au monté. Le jour où elle a gagné son Groupe 2, elle était vraiment parfaite. Je pense qu’elle va caler à un moment dans le sens où elle va moins évoluer que les autres. Elle encaisse aussi moins le travail que Kyt Kat par exemple et, du coup, progresse moins. Elle a besoin de plus de temps que lui entre chaque course."

Iroise de la Noé : "Elle sort de l’ordinaire. Depuis qu’elle a 3 ans, je dis à mes proches qu’elle est une jument pour le Prix de Normandie car elle a tout pour aller au monté. Mais, comme elle est tellement bonne à l’attelé, je l’ai gardée au sulky jusque-là. Maintenant, compte tenu de ses très bons résultats récents, la question s’est posée de la pertinence de la présenter sous la selle. N'est-ce pas finalement prendre un risque ? Ce qui m’a décidé de la courir est le niveau exceptionnel de cette génération à l’attelé. Le Critérium des 5 Ans qui se courra en septembre sera quasiment un Prix d’Amérique avec Idao de Tillard (à mon sens un futur gagnant du Prix d’Amérique), Idéal du Pommeau, très estimé par Sébastien Guarato, It’s A Dollarmaker, Izoard Védaquais, remarquable lors de sa rentrée, Italiano Véro, déjà placé dans le Prix d'Amérique cette année, etc. Ce Critérium sera tellement relevé qu’Iroise n’y pourra jouer qu’un second rôle. Dans une autre génération, elle aurait le niveau pour s’imposer. Tout cela m’a incité à choisir avant le Critérium l’option du Normandie. Elle a travaillé la semaine dernière à Cherbourg au monté. C’était bien mais elle n’était pas encore prête. Elle a monté en condition depuis et j’attends du mieux pour dimanche. Je serais déçu si elle ne participait pas à l’arrivée."

 


Dans votre rôle d’éleveur, comment fonctionnez-vous pour vos croisements ?
TL.- Je pense qu’en matière d’élevage, l’intuition et les convictions sont primordiales. Il faut faire le croisement auquel on croit d’abord. Ce n’est pas au voisin de faire ses croisements. Si on se trompe, on ne peut s’en prendre qu’à soi-même, si on réussit, on peut revendiquer la fierté du bon croisement. Le croisement, c’est à l’instinct de chacun. Dans le cas contraire, on ne vit pas la passion de la même façon.

 

 

 

Kyt Kat et Kandora Bella, les 3 ans montés attendus dimanche dans le Prix d'Essai

 

 

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La gestion des 2 ans : zoom sur les "L"
Thomas Levesque : "J’ai fait un premier tri en janvier. J’ai gardé une vingtaine de "L" sur la grosse trentaine que j’ai essayée. J’ai continué à en travailler huit pour les premières qualifications, ceux qui montraient le plus de précocité. Parmi eux, j’en ai qualifié trois à ce jour. Je pense que sur ce premier lot de huit, trois ou quatre vont courir assez rapidement. J’ai arrêté les autres poulains et pouliches qui étaient moins précoces pour les présenter aux qualifications à l’automne. J’ai un poulain qui montre déjà une vraie aptitude pour aller au monté. Il sera plus compliqué que Kyt Kat mais il a un bon jeu de jambes et semble intéressant."


Quel cheval vous a laissé la plus forte impression jusqu'alors ?
TL.- Tornado Bello m’avait impressionné à son époque. Il avait un côté guerrier et n’était jamais battu. Aujourd’hui, Iroise de la Noé sort vraiment de l’ordinaire. Je n’ai jamais vu cela avec un cheval de mon entraînement. Il y a un monde entre elle et les autres de mon écurie. Elle a un don. Elle me rappelle les propos de Philippe Daugeard à propos de son champion Univers de Pan : "Ce genre de cheval fait tout. Il a un truc de plus que les autres et on n’a rien à faire."

Comment avez-vous reçu Iroise de la Noé ?
TL.- M. Masson (Earl de la Noé) est venu me voir un jour aux courses de Maure-de-Bretagne pour me proposer une fille de Tornado Bello. C’est à l’époque où Elsa de Belfonds, également par Tornado Bello, cartonnait. J’ai accepté et cela s’est joué à un rien car M. Masson a vendu quelques semaines plus tard toute sa génération des "I". Mais comme j’avais dit oui pour Iroise de la Noé, il l’a sortie du lot de vente. J’ai eu de la chance car je pense que je n’en aurai pas beaucoup d’autres comme elle dans ma carrière.

Et vos propriétaires ? Comment agissez-vous avec eux ?
TL.- Je fonctionne au jour le jour dans ce domaine. Tout se fait lors de rencontres. J’ai peu de propriétaires mais ceux que j’ai sont fidèles. C’est ce qu’il m’importe. De manière générale, je ne recherche pas vraiment les propriétaires mais ne refuse pas non plus les chevaux qu’on me propose.

Vous êtes installé sur le domaine familial, avec votre père. Comment vous projetez-vous ?
TL.- C’est un très bel outil de travail et le but est de le reprendre petit à petit. Ma vie est ici.

Vous portez un nom illustre au trot. Quelle dimension de votre "héritage" familial vous semble le plus important ?
TL.- Le plus important pour moi, qui m’a été inculqué par ma famille et notamment par mon père, est la valeur travail. J’ai toujours vu mon père s'investir sans retenue, "H24". Quand je travaillais avec lui, il était le premier le matin dans la cour. Cela vous fait dire que c’est la recette du succès. Cette valeur travail, je l’ai aussi constatée dans mes emplois à l’extérieur. Il n’y a rien sans rien. Il faut tout regarder, être minutieux, être le maximum à l’écurie.

Si vous aviez... un défaut, quel serait-il ?
TL.- Peut-être de trop vouloir faire de choses en même temps. Ma mère me fait souvent remarquer que je ne dois pas trop me disperser. Je suis entraîneur et éleveur de trotteurs mais aussi de galopeurs. Elle a peur que j’en fasse trop tout de suite. J’ai une dizaine de poulinières au galop, pour le plat, en partage avec mon père. C’est un peu le début et l’idée est de passer aux ventes notre production, dans une logique commerciale.

Vous réalisez un très bon début de saison. Qu'est ce que cela vous inspire ?
TL.- J’ai connu les grandes années de mon père mais je sais depuis à quel point c’est difficile de n’avoir, ne serait-ce, qu’un cheval de Vincennes. Cette année, je ne peux être que comblé. Mais il faut déjà penser à la relève pour continuer. Il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers. Ma réussite actuelle est aussi à mettre au crédit de mon équipe, tant en Normandie que dans le Sud-Ouest avec Vincent Cabos.

Dans quel état d'esprit arriverez-vous dimanche ? Avec de la pression ou une forme de décontraction ?
TL.- La décontraction n’est pas dans mes gênes. Je suis capable de stresser pour les débuts d’un poulain que j’aime bien en province… Pour des Groupes 1, je serai tendu, c’est sûr. Je serai déçu si cela se passait mal. Kyt Kat est le leader actuel de sa génération. On court pour gagner. On vise le podium mais la troisième place nous décevrait néanmoins. Avec Kandora Bella, l’objectif est qu’elle conclue dans les cinq premiers. Quant à Iroise de la Noé, si elle va au monté, il faudra être très fort pour la battre. En classe pure, je pense que c’est la meilleure de la course. Tout cela pour redire que je serai stressé.

 

 

 

Iroise de la Noé a un don. Elle me rappelle les propos de Philippe Daugeard à propos de son champion Univers de Pan : "Ce genre de cheval fait tout. Il a un truc de plus que les autres et on n’a rien à faire." - Thomas Levesque

 

 


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