H comme Horsy Dream. Il a été l'un des chevaux de l'année, portant au firmament la suprématie du Trotteur Français en Europe. Horsy Dream (Scipion Du Goutier) a plus qu'ébloui à Solvalla, survolant batterie et finale de l'Elitloppet (Gr.1) en temps record (1'08''0 la finale) ! Intouchable d'avril à août, il a décroché quatre Groupes 1 après un hiver manqué à cause de problèmes respiratoires. Après un printemps et un été au sommet, sa saison s’est interrompue dès la première quinzaine d’octobre en raison d’un problème de santé qui l’a écarté de la compétition depuis. Arraché brutalement aux siens au même moment, Sylvain François, un de ses coéleveurs et copropriétaires, n’aura pas eu l’occasion de revoir son champion en piste.
Faire retentir la Marseillaise hors de la France restera comme un moment incroyablement fort. (Pierre Belloche)
I comme Idao de Tillard. La copie rendue par Idao de Tillard (Severino) au cours du meeting d’hiver 2023-2024 est parfaite, exceptionnelle même ! Alors qu’il n’a pas connu la défaite depuis le mois d’août précédent et fort de son succès dans le Critérium des 5 Ans, le champion dispute six courses, les remporte toutes et réalise une séquence fabuleuse en remportant successivement quatre Groupes 1 entre le 24 décembre 2023 et le 2 mars 2024, dont le Prix d’Amérique Legend Race et le Prix de France Speed Race dans un temps record (1’09’’4). Si la suite de sa saison n’a pas été aussi flamboyante, avec, notamment, un échec dans sa batterie qualificative de l’Elitloppet, ce qui montre toute la difficulté de se maintenir au plus haut niveau, le champion de Cyril Sevestre entraîné par Thierry Duvaldestin a pourtant bien marqué de son empreinte l’année 2024.
J comme Jeux olympiques et paralympiques. La grande séquence festive et populaire de l'année en France, lancée par une explosive cérémonie d'ouverture, a donné à voir de sensationnels jeux équestres dans l'incroyable écrin des jardins du Château de Versailles. Le bilan français s'établit à deux podiums par équipe, en argent en concours complet et en bronze en saut d’obstacles. Côté courses, la directrice générale du PMU, Emmanuelle Malecaze-Doublet, estime "l’impact négatif des JO sur les enjeux hippiques à 35 M€".
K comme Kalattine. C’est une histoire suisse dont l’Europe du trot est tombée sous le charme. Invaincue en 21 courses sur la piste d’Avenches, la suissesse Kalattine (Prodigious) se présente pour la première fois à l’étranger quand elle prend le départ le 27 septembre de l’une des deux batteries qualificatives au Grand Prix de l’UET à Vincennes. Ce soir-là, Krack Time Atout, double vainqueur de Groupes 1, doit sortir le grand jeu pour réussir à dominer du minimum la jument d’Henri Turrettini. Cette deuxième place lui ouvre néanmoins les portes de la finale. Même si, malheureusement, elle ne peut y défendre ses chances en se montrant nerveuse et fautive derrière l’autostart, l’aventure de Kalattine est l’une des belles histoires de l’année.
L comme Lady d'Auvrecy. À la fin du mois de novembre, la blonde championne Lady d'Auvrecy (Dorenzo) s'est éteinte à l'âge de 25 ans. Sa carrière restera à jamais associée à celles de Sébastien Baude son driver attitré et Franck Harel son entraîneur. Cette gagnante du Critérium des 5 Ans (Gr.1) remportera aussi sur la place internationale le Grand Prix de Wallonie (Gr.1) à Mons et la Finale de la Coupe du Monde de Trot (Gr.1) disputée cette année-là, en 2006, à Kazan, au Tatarstan. Elle se retirera au haras avec des gains supérieurs à 1,4 million d'euros. Franck Harel dans son hommage nous avait dit : "C'était extraordinaire de pouvoir vivre de tels moments à ses côtés. Elle avait beaucoup de caractère et n'était pas simple à gérer (...) mais, en course, ce n'était plus la même. Elle n'était pas grande mais avait un cœur gros comme elle."
M comme manifestation. Le 7 novembre 2024, les rues de Paris sont gagnées par la manifestation du secteur des courses contre le projet de surtaxation des paris hippiques. Jamais en dehors des périodes de guerre mondiale et de pandémie, les courses n’avaient baissé le rideau comme en ce premier jeudi de novembre. Plusieurs milliers de manifestants venus de toute la France font de cette mobilisation une journée fondatrice afin d’obtenir des pouvoirs publics des garanties sur le développement de la filière. "Une filière qui s’unit et agit avec cette solidarité, c’est exceptionnel", juge Thibault Lamare, le porte-parole des professionnels. C’est aussi l’occasion de rappeler aux parlementaires que "la filière hippique est la seule filière associative où des bénévoles, des sociétés de courses jusqu’à la présidence, s’investissent pour créer de la valeur. Nous sommes une exception mondiale" comme le souligne Jean-Pierre Barjon, le Président de la SETF, lors de l’une de ses prises de parole.
Une filière qui s’unit et agit avec cette solidarité, c’est exceptionnel. (Thibault Lamare)