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L'Ecurie du Damier, tous les feux sont au vert | LETROT
La réussite d'une belle équipe

L'Ecurie du Damier, tous les feux sont au vert

17/05/2024 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Depuis un mois, soit la mi-avril, elle est en tête du tableau des propriétaires. L’Ecurie du Damier affiche sur la période un total de 14 victoires et le taux exceptionnel de 40 % de réussite gagnante. Ce festival est orchestré par l’entraîneur particulier Jean-Rémi Delliaux, metteur au point dans l’ombre, mais aussi les quelque autres entraîneurs au service de l’Ecurie créée par Eric Bée. L'entité nordiste attend aussi le retour aux affaires durant l’été de son champion Justin Bold avec le Critérium des 5 Ans (Gr.1) en point de mire, le 14 septembre prochain. Rencontre avec Eric Bée, le propriétaire, et Jean-Rémi Delliaux, l'entraîneur.
Eric Bée Eric Bée (à dr.) - © ScoopDyga
Eric Bée Eric Bée - © ScoopDyga

Cela veut dire que votre équipe travaille sans pression ?
E.B.- On peut le dire. Et dire aussi que notre outil de travail est adapté à cette logique. Nos chevaux sont préparés sur la longueur. On travaille sur une petite piste de 800 mètres et sur la plage voisine de quelques centaines de mètres. On n’a pas l’outil et l’expérience pour faire des 2 ans par exemple. Nos chevaux évoluent dans beaucoup de confort, notamment sur nos sols. Notre méthode correspond bien à nos chevaux avec beaucoup de temps passé dans le calme, en faisant beaucoup de foncier. Il y a une équipe de sept personnes à l’écurie pour une trentaine de chevaux, ce qui permet de présenter en courses des chevaux toujours en condition.

Un site qui va se moderniser

Historiquement créé par l’Ecurie Mexique Ranch (fondée par Bernard Happiette), copropriétaire dans les années 2010 de TAG WOOD, le site de l’Ecurie du Damier est le long de la plage, sur la commune de Marck, dans le Pas-de-Calais. Un nouveau barn va être prochainement construit à la place d’anciens boxes. "Il sera plus fonctionnel et apportera plus de confort au personnel et aux chevaux," précise Eric Bée. "Avec notre piste et la plage à quatre-cents mètres, on est super bien installés. Les chevaux travaillent avec beaucoup de confort grâce à la qualité des sols."


Et l’élevage dans tout ça ?
E.B.- Je n’y suis pas très engagé. J’ai trois ou quatre poulinières, souvent en partenariat avec des éleveurs que je connais.

Votre politique passe résolument par l’achat ?
E.B.- On achète facilement entre dix et quinze poulains par an, notamment chez Arqana Trot, que je considère comme un super partenaire. En fait, je n’invente rien. J’essaie de faire tout ça avec beaucoup de bon sens.
Sur le sujet de la politique d’acquisition de son employeur, Jean-Rémi Delliaux ajoute : "Quand un cheval lui plaît, il n’hésite pas à mettre le prix. Il achète des yearlings avec des beaux papiers et investit beaucoup. Il mérite d’avoir la réussite en retour. Il n’achète jamais un cheval sans m’en parler. C’est un vrai passionné qui regarde les dernières courses de tous nos adversaires avant de courir. Il pourrait être pronostiqueur (rires)."

 
Totale confiance entre Eric Bée et Jean-Rémi Delliaux
Eric Bée et Jean-Rémi Delliaux se connaissent depuis plus de trente ans. "Je l’ai croisé à ses débuts chez Jean-François Senet. Ensuite nous étions toujours en relation quand il s’occupait de l’Ecurie Mexique Ranch." Bref, voilà une relation de trente ans dans les chevaux qui permet de comprendre le propriétaire quand il déclare au sujet de son entraîneur : "C’est quelqu’un qui n’est pas très démonstratif. Il est plutôt toujours dans la réserve. Il ne va pas prendre la parole quelque part. C’est un mec bien. Avec Jean-Rémi, on partage beaucoup nos avis et on travaille dans le partage." Eric Bée fait les engagements mais la décision de courir "est collégiale".
Né en 1970, passé par l’école de Graignes, en apprentissage dans le Nord chez M. Viale, Jean-Rémi Delliaux a le bagage complet d’un professionnel qui a aussi voyagé. Six ans en région toulousaine chez Jean-Louis Charlemagne, il a ensuite été au service de Jacky Bethouart. Il s’installe en 2003 comme entraîneur de l’Ecurie Mexique Ranch, sur le site où il est toujours aujourd’hui, au service de l’Ecurie du Damier. "Il n’y avait rien à l’époque sur le site", précise t-il. Pour Mexique Ranch, Jean-Rémi Delliaux a eu en charge LEAR FAN, bon vainqueur parisien. Sur sa longue histoire commune avec Eric Bée, le professionnel confirme : "Je le connais depuis l’âge de 14 ans quand j’étais en apprentissage. Je l’ai toujours fréquenté dans les courses." Et peu avant 2017, quand Bernard Happiette, fondateur de l’Ecurie Mexique Ranch, décide de vendre son site, Jean-Rémi Delliaux se tourne vers Eric Bée. L’histoire de l’Ecurie du Damier peut alors commencer.

 

Jean-Rémi Delliaux Jean-Rémi Delliaux - © ScoopDyga

Un personnel venu du monde équestre
L’Ecurie du Damier s’appuie sur une équipe de sept personnes. Avec une particularité nous apprend Eric Bée : "À la base, ce ne sont pas des personnes qui viennent du milieu du trot. Jean-Rémi les a formées à sa façon." L’entraîneur explique pour sa part : "Il n’y a que des femmes autour de moi qui viennent du milieu équestre. On a une bonne équipe. Je trouve que ces personnes qui viennent des chevaux de selle sont plus douces avec les chevaux. Elles sont aussi très scrupuleuses dans l’application des consignes lors d’un travail par exemple. Gaëlle, qui a la responsabilité de Justin Bold et qui travaille avec moi depuis longtemps, a une très bonne main. Quand Justin Bold est ici, elle le sort à la mer tous les après-midi."


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Focus sur Justin Bold

Au sujet de la trajectoire de l’élève de Jean-Pierre Dubois acheté 105.000 € lors de la vente du Prix d’Amérique 2022, Eric Bée explique : "Justin Bold adore travailler sur la plage. Il va dans l’eau trois ou quatre fois par semaine. Il est fantastique à la plage. Sa santé n’a fait qu’évoluer dans le bon sens chez nous. Tous ses soucis de départ, dont ses sensibilités aux pieds, disparaissent. On lui a donné du confort et il a travaillé gentiment. Il est en train de nous rendre tout ça."
Jean-Rémi Delliaux décerne aussi des louanges à son meilleur pensionnaire : "Je ne sais pas si on en retrouvera un comme lui. J’espère évidemment car dans les jeunes il y en a qui font un peu rêver. Justin Bold a un sacré mental. Il est très accrocheur et ne lâche jamais. Je pense qu’il va encore progresser. Quand on l’a reçu, il avait très mal aux pieds et tournait très mal à gauche. Avec beaucoup de soins et de temps, il est désormais bien à gauche."

Un possible retour de Justin Bold en Belgique
Arrêté trois semaines après sa victoire dans le Prix Ovide Moulinet (Gr.2), en février, Justin Bold est actuellement stationné dans l’établissement de Tony Le Beller sachant qu’il effectue sa saison de monte à quelques kilomètres de là, au haras du Mont-Goubert, où il est complet. Le 5 ans travaille sous la responsabilité de Gaëlle, une salariée de l’Ecurie du Damier, spécialement détachée pour s’occuper du cheval. Elle a aussi à sa charge quatre ou cinq poulains (des "M"). Jean-Rémi Delliaux va travailler Justin Bold de temps en temps comme il est allé le faire cette semaine. L’objectif est le Critérium des 5 Ans (Gr.1), le 14 septembre. L’entraîneur nous précise : "Pour sa rentrée, tout dépendra de la condition qu’il affichera dans les prochaines semaines, en fonction de la fin de sa saison de monte. J’aimerais bien qu’il fasse sa rentrée en juin et je préférerais une épreuve pas trop difficile. Je pense par exemple à une course en Belgique, à Mons, même s'il devrait y rendre 25 mètres. Mons est tout près de la maison."

Eric Bée, PDG d’Astradec
Leader dans le Nord de la collecte et le traitement des déchets, sur tous les marchés (pour les professionnels, les collectivités et les particuliers), Astradec a connu une croissance fulgurante. Le groupe compte désormais 300 salariés. Organisé en filiales, le groupe est présidé et dirigé par Eric Bée. Cela n’empêche pas le fondateur de l’Ecurie du Damier de prendre des nouvelles quotidiennement de son écurie. "Je fais un point avec Jean-Rémi Delliaux tous les jours à 13 heures. J’arrive toujours à m’isoler 5 ou 10 minutes. Et je peux aussi faire un point le soir."

 


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