UN TRAVAIL D’ARTISAN
Pendant toutes ces années, le travail de Joël Hallais, que ce soit à l’entraînement ou à l’élevage, a évolué forcément aussi mais le professionnel a toujours gardé la notion d’artisanat ô combien importante à ses yeux. "C’est un travail d’artisan. J’essaye d’être très proche de mes chevaux de façon à les préparer au mieux", avance-t-il comme pour définir la conduite qui l’a constamment guidée. "C’est une présence au quotidien, un suivi permanent pour ne rien laisser passer. C’est le travail d’une équipe et avant tout le travail d’artisans qui sont à mes côtés. À l’époque où j’avais une grosse "cavalerie" avec environ 80 chevaux, j’étais peut-être moins présent sur chaque cheval. Aujourd’hui, j’ai une petite écurie. Cet hiver, j’en ai moins de vingt par exemple."
Dès lors, avoir deux partants dans le Prix de Cornulier avec Ina du Rib et Hirondelle du Rib, qui sera confiée au jeune Noé Perron qui l’a découverte en compétition dans le Prix Jules Lemonnier, est d’autant plus remarquable. "Les amener au départ dimanche est un réel plaisir, de la fierté aussi et surtout de la satisfaction de les avoir élevées et entraînées en me disant que je suis toujours là, juge Joël Hallais. J’ai la chance que la nature m’ait doté d’un bon physique. Le fait de continuer à travailler, de faire ce que j’aime contribue à me maintenir en forme. Il faut profiter le plus longtemps possible."
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Les 8 Prix de Cornulier de Joël Hallais
◆ 1981 : Kaiser Trot (Ph. Békaert) ◆ 1982 : Kaiser Trot (Ph. Békaert) ◆ 1984 : Kaiser Trot (Ph. Békaert) ◆1986 : Oligo (Ph. Békaert) ◆ 1987 : Oligo (Ph. Békaert) ◆ 1993 : Tout Bon (J.-L. Dersoir) ◆ 2007 : One du Rib (J.-L. Dersoir) ◆ 2010 : One du Rib (D. Thomain)
Cet état d’esprit, Jean-Loïc Dersoir le partage dans sa condition de jockey qui a traversé les années, au gré des modes et des évolutions. Depuis qu’il a été sacré Champion de France des apprentis à 19 ans, il a remporté six titres d’Étrier d’Or, a gagné à plusieurs reprises les plus grandes épreuves, tant et si bien qu’il est à la tête d’un palmarès de plus de vingt Groupes 1 au monté, et a réussi, ce qui n’est pas le moindre des faits marquants, à s’adapter au changement si radical de la monte en avant. À 51 ans, le fils de Roland Dersoir est ainsi une exception de longévité au plus haut niveau chez les jockeys français, au même titre au galop qu’Olivier Peslier ou Gérald Mossé. "Le but est toujours de monter de bons chevaux, encore plus quand on prend de l’âge", répète-t-il régulièrement après ses derniers grands succès. "Je suis en pleine forme, je n’ai pas de soucis de poids, ni physique, et j’ai la chance de conserver beaucoup de souplesse." En somme, comprenez que Jean-Loïc Dersoir est décidé d’essayer de monter le plus longtemps possible. "Pour tout vous dire, cela ne me demande pas beaucoup de sacrifices pour l’instant de continuer à monter", nous répondait l’an dernier dans ces colonnes à ce sujet celui qui a participé à toutes les éditions du "Cornulier" entre 1992 et 2016. "Sans compter qu’avoir des bons chevaux sous la selle me pousse aussi à continuer et à faire les efforts nécessaires. Je ne monte plus à l’entraînement ou que très rarement. Le fait de monter encore régulièrement en courses me suffit."
"Je savoure de plus en plus car je ne devrais plus en gagner beaucoup"... (Jean-Loïc Dersoir)
Pour cela, il peut notamment compter sur le "réservoir" que constitue l’élevage de son beau-père qui lui permet d’être associé à des chevaux de la valeur d’Hirondelle du Rib et Ina du Rib qui lui ont apporté trois nouveaux Groupes 1 entre juin 2021 et décembre 2023. "Gagner des Groupes 1, ce sont des supers moments. Je savoure de plus en plus car je ne devrais plus en gagner beaucoup...", confiait-il encore après son succès dans le Prix Bilibili - Cornulier Races Q2. "Jean-Loïc est un sportif naturel. Il ne peine pas, il est bien à cheval. C’est vraiment naturel chez lui, commente pour sa part Joël Hallais. Il a toujours été posé à cheval d’une façon remarquable. Comme tous les bons jockeys passés à l’écurie, il était bon naturellement. Mon seul travail a été de ne pas les avoir empêchés d’être bons."
◆ 1993 : Tout Bon (entr. : J. Hallais) ◆ 2000 : FIRST DE RETZ (entr. : P. Allaire) ◆ 2001 : First de Retz (entr. : P. Allaire) ◆ 2007 : One du Rib (entr. : J. Hallais)