La charte pour le bien-être équin
La filière Cheval est soucieuse du bien-être des équidés depuis de nombreuses années et à la volonté de faire connaître le savoir-faire des professionnels français.
Pour ce faire, la SETF a participé à l’élaboration de la Charte pour le bien être équin, avec la Fédération Nationale du Cheval, l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération Française d’Équitation, France Galop et le Groupement Hippique National. 
La Charte traduit les 8 mesures les plus pertinentes en termes de bien-être animal, communes aux différents segments de production et d’utilisation, issues des expériences professionnelles et des connaissances scientifiques.

Le guide de bonnes pratiques
Le guide de bonnes pratiques pour l’application des engagements de la Charte nationale pour le Bien-être équin a été validé officiellement par le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation en juillet 2021. Ce guide décline de manière pratique et pragmatique les 8 mesures de la Charte. Il permet ainsi de sensibiliser les professionnels aux bonnes pratiques en matière de bien-être équin. Le guide se compose de 8 fiches cheval-centrées, déclinant les 8 mesures de bien-être équin. Il comporte également des fiches informatives qui les complètent par des précisions transversales ou spécifiques afin de permettre aux professionnels de progresser ou de conforter leurs pratiques en matière de bien-être équin. Les fiches suivent toutes la même architecture problème/solution. Elles sont ainsi mobilisables sur le terrain au quotidien :

• Auto-évaluation des pratiques
• Indicateurs cheval-centrés
• Points de vigilance
• Concrètement que faire si ?
• Ce qu’il faut savoir

Le contrôle du bien-être
Par ailleurs la SETF a souhaité s'appuyer sur les éléments de la Charte pour évaluer concrètement la prise en compte du bien-être des chevaux à l'entraînement. Ainsi, depuis 2019, un point sur le bien-être des équidés présents dans les établissements est effectué lors de chaque contrôle à l'entraînement. Les vétérinaires de la Fédération Nationale des Courses Hippiques, missionnés par la SETF, s’appuient sur une grille de points clés, élaborée par le comité de pilotage de la Charte pour le bien-être équin, pour évaluer la prise en compte du bien-être équin. Les résultats de ces contrôles peuvent être consultés dans la partie "documents" de cette section.

La mise en place d’un contrôle antidopage performant est primordiale pour préserver le bien-être du cheval, assurer la régularité de la compétition, protéger la santé des sportifs (jockeys et chevaux), préserver l’image des courses au trot ainsi que les intérêts du parieur. Tout ceci explique que la SETF consacre à la lutte contre le dopage des moyens humains et financiers très importants.

Les contrôles en courses
Le contrôle antidopage s’appuie sur deux principes fondamentaux. Tout d’abord, un cheval partant dans une course doit être en bonne santé. Le code des courses au trot impose le respect de ce principe par les dispositions suivantes : il est interdit d’administrer une substance prohibée à un cheval déclaré partant dans une course après la clôture de son engagement (c’est-à-dire dans les 7 jours précédant la course). En outre, à partir de la déclaration officielle des partants, le cheval ne doit receler dans ses tissus, fluides corporels, excrétions ou dans toute autre partie de son corps, aucune substance prohibée. En d’autres termes un cheval engagé dans une course doit être négatif trois jours avant sa participation à ladite course.
Afin de s’assurer du respect de ces dispositions, la SETF organise notamment, en collaboration avec la Fédération Nationale des Courses Hippiques, des prélèvements en courses dont le nombre n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Cf. statistiques. Cet accroissement du nombre de prélèvements a pratiquement permis d’atteindre l’objectif de 100 % de courses contrôlées qui avait été fixé au début des années 2000.

Les contrôles à l’entraînement
L’autre principe fondamental sur lequel s’appuie le contrôle antidopage concerne les traitements prodigués à l’entraînement. En effet, ces traitements doivent être dispensés de manière transparente et exclusivement dans l’intérêt du cheval. Un traitement ne doit en aucun cas permettre le maintien à l’entraînement de chevaux présentant des pathologies incompatibles avec l’effort physique.

La SETF a donc mis en place dès 1995 les premiers contrôles à l’entraînement. Lors de ces contrôles, réalisés de manière inopinée, quatre chevaux de l’écurie sont prélevés. En outre, d’autres vérifications sont effectuées : contrôle du classeur d’ordonnances, de la présence de tous les chevaux déclarés à l’effectif de l’entraîneur, des vaccinations, de la pharmacie et de la prise en compte du bien-être équin.

Les évolutions récentes
Le contrôle des médications au trot a fait l’objet d’évolutions importantes au cours des dix dernières années. Deux axes de travail ont été retenus afin d’améliorer le système de contrôle : une diversification des contrôles et la mise en œuvre d’approches innovantes, avec notamment la création du suivi longitudinal.

• Prélèvements des partants

Pour certaines grandes épreuves, les prélèvements ne sont plus effectués uniquement sur quelques chevaux après l’arrivée, mais également dans les 48 heures précédant la course, sur l’ensemble des chevaux déclarés partants.
Par ailleurs, depuis janvier 2021, certains chevaux sont prélevés à leur arrivée sur l’hippodrome avant leur participation à une épreuve. 234 prélèvements ont été réalisés en 2022. Prélèvements des chevaux au repos et des poulains à l’élevage
Actuellement, la diversité des prélèvements réalisés, permet donc de suivre et de contrôler les chevaux à tout moment, de leur naissance jusqu’au terme de leur « carrière sportive ».

• Le suivi longitudinal

Un système inédit de suivi longitudinal a été mis en place depuis 2009. Ce dispositif, mis en place exclusivement en France sur les trotteurs, permet d’obtenir des données très intéressantes sur les meilleurs chevaux en activité et de maintenir sur ces compétiteurs une pression de contrôle importante. Les prélèvements réalisés dans le cadre de ce suivi longitudinal sont soumis aux analyses classiques ainsi qu’à d’autres techniques spécifiques innovantes.

Recherche scientifique
Une étude sur l’incidence du déferrage sur l’usure du pied et le confort du cheval trotteur en course a été réalisée en collaboration avec le CIRALE (Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons Alfort) et un financement a été accordé à une étude réalisée par ONIRIS (Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes) sur l’hémorragie pulmonaire chez le Trotteur Français.
Les pratiques en matière de composition et d’entretien des pistes progressent, grâce par exemple aux études menées au sein de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons Alfort pour les projets SEQUISOL et SAFETRACK. Ces nouvelles données sont exploitées afin de mieux préserver la santé des Trotteurs à l’entraînement ou en course.
Récemment, la Fédération Nationale des Courses Hippiques, avec le concours du TROT et de France Galop, a lancé une thèse, en partenariat avec l’IFCE et l’équipe Cognition Ethologie et Bien-être animal de l’INRAE. L’objectif de ce travail est d’évaluer scientifiquement et de manière indépendante, le bien-être du cheval de course, trotteur et galopeur, dans ses différentes activités (à l’écurie, à l’entrainement et en course) puis d’émettre des recommandations pour faire évoluer concrètement les pratiques des acteurs des courses lorsque cela permet d’améliorer le bien-être des chevaux.

A l’issue d’un processus de sélection réfléchi et scrupuleux, la SETF a décidé de s’appuyer sur l’expertise de deux associations qui œuvrent pour la reconversion des Trotteurs, la Fédération Française de la Reconversion et Passerelle, et de signer deux conventions de partenariat distinctes avec celles-ci, afin de mettre en œuvre son action en faveur de la reconversion des chevaux de course.

Ce partenariat historique, qui s’inscrit dans la lignée des réformes entreprises depuis 2014 par la Commission du bien-être animal, a pour finalité de soutenir la gestion de la reconversion pour augmenter significativement, dans les meilleures conditions possibles, le nombre de chevaux de course ayant accès à une « deuxième vie ».

Les types d’actions de soutien

La SETF s’engage à enregistrer, à titre gracieux, toute demande de reconversion présentée par les deux structures (transmission de l’accord d’exploitation limitée mentionné à l’article 14 du Code des Courses au Trot). Cet enregistrement se matérialise par l’exclusion définitive et irrévocable des épreuves régies par le Code des courses au trot en France. La liste des chevaux reconvertis et exclus des courses sera publiée au Bulletin de la SETF. Cette exclusion devrait également s’appliquer, dès 2022, à tous les pays membres de l’UET.

La SETF apporte un soutien financier pour tout cheval ayant fait l’objet d’un accord d’exploitation limitée et sorti de l’entraînement depuis moins d’un an qui serait acquis par Passerelle, FFR ou une de leurs écuries affiliées (dans le but de participer au financement du travail de reconversion).

Le Trotteur Français, un compagnon de vie idéal

Compétiteur hors norme, le Trotteur Français dispose de nombreuses qualités facilitant sa reconversion, à commencer par sa générosité. En course comme en loisir, le Trotteur Français a du cœur et donne toujours le meilleur de lui-même. Sa puissance et son courage font également de lui un partenaire idéal dans le cadre de longues balades. Sa polyvalence et son intelligence permettent à cet animal particulièrement attachant de s’adapter rapidement à son nouvel environnement.

Présentation des deux associations ayant pour mission de favoriser la reconversion des trotteurs

• Fédération Française de la Reconversion

Créée en 2020, la Fédération Française de la Reconversion (FFR) est issue du regroupement de structures spécialisées dans la reconversion de chevaux courses retraités. Présidée par Julie Degand, cette structure « mixte » présente la particularité d’accueillir trotteurs et galopeurs selon leurs affinités et compétences. La FFR se propose de trouver à ces équidés une nouvelle vocation hors des hippodromes. Elle centralise les demandes des propriétaires souhaitant reconvertir leurs chevaux qui sont ensuite hébergés dans diverses écuries affiliées en fonction de leurs disponibilités, leur localisation et leur spécialité́. Les chevaux y entament leur reconversion dans le respect de leurs capacités physiques et mentales, avant d’être proposés à la vente une fois leur apprentissage terminé.

Découvrir le site de la FFR

• Passerelle

L'association Passerelle, créée en 2020 par Aurélie MALET et présidée par Floriane Fossard, a vocation à accompagner les acteurs de la filière du Trot et à leur simplifier les démarches afin que leurs chevaux puissent avoir une seconde vie, dans le loisir ou dans le sport. Passerelle s'est entourée de structures dédiées à la vie du trotteur après les courses, le tout dans un cadre sécurisé. Certaines sont destinées à la reconversion, au travail et au placement des chevaux pour le loisir et la compétition, d'autres à l'accueil de chevaux qui ne peuvent être proposés à la monte, à la suite de problèmes de santé par exemple. Le bien-être équin est au cœur des préoccupations de cette jeune association ambitieuse qui s’est fixé comme objectif de devenir un acteur majeur de la reconversion dans le monde des courses hippiques.

Découvrir le site de Passerelle

Collaboration institutionnelle

Un groupe de travail composé de représentants de la SETF, de France Galop et de la Fédération Nationale des Courses Hippiques, regroupant notamment les chefs des services vétérinaires de l’Institution, œuvre depuis fin 2020 à la collecte et la formalisation d’informations factuelles sur tous les sujets ayant trait au bien-être des chevaux de courses.

Ce travail alimente un état des lieux global et permet de mieux comprendre les sujets où l’Institution des courses se montre exemplaire et ceux où elle doit encore s’améliorer. Il permet également de communiquer facilement de façon claire et étayée sur ce sujet.

Au sein de la SETF, les conclusions de ces travaux sont régulièrement portées à la connaissance des membres de la Commission du Bien-être Animal et de toute autre Commission concernée par les sujets abordés (du Code par exemple).

Le bien-être animal et la protection de l’environnement sont au cœur des préoccupations réglementaires et sociétales. Fort de ce constat, le label EquuRES dote la filière équine d’un outil de pilotage de sa qualité environnementale et du respect du bien-être animal afin d’accompagner les structures dans cette transition.

Un label dédié au cheval et accessible

Bien-être animal, économies d’énergie, préservation de l’environnement, des ressources et de la biodiversité, qualité des sols, de l’eau et de l’air ou encore maîtrise des flux, autant de sujets pour lesquels le label EquuRES apporte des solutions concrètes.

Le label EquuRES est la seule démarche nationale de qualité environnementale et bien-être équin spécifiquement développée pour les entités de la filière équine. Il concerne tous les établissements équins français quelles que soient leur taille et leur activité : centres équestres, éleveurs, entraîneurs, hippodromes, centres de formation ou encore cliniques vétérinaires pour chevaux.

La démarche se développe. En 2021, 37 hippodromes s’étaient mobilisés avec une journée #Raceandcare, 56 en 2022 et, cette année, 74 hippodromes se sont déjà engagés. Le Club des hippodromes #RaceandCare s'agrandit.

Avec ce dispositif, la FNCH souhaite démontrer que le bien-être équin est au cœur des priorités des hippodromes à travers l’adaptation permanente des infrastructures et le professionnalisme des équipes qui mettent tout en œuvre au quotidien pour apporter un maximum de sécurité et de soins aux chevaux. Déclinable sur la base du volontariat par chaque hippodrome, ces journées s’appuient sur les process de bien-être équin normés et strictement appliqués sur tous les hippodromes de France (contrôle des médications, soins, contrôle de la régularité de la course) et développent en complément des parcours immersifs pour le grand public en synergie avec leur écosystème local (institutions publiques, professionnels, association etc.).
Naming de courses, visites guidées, présentation des soins prodigués aux chevaux, interviews des professionnels du bien-être équin sont ainsi au cœur des dispositifs #raceandcare dans le cadre d’une théâtralisation spécifique (vidéos, speakers etc.). Grâce aussi au soutien actif des associations Passerelle, Au-delà des Pistes et la Fédération Française pour la Reconversion, une pédagogie essentielle est assurée sur certains hippodromes autour de la reconversion du cheval de course après sa carrière.