Tous les Groupes 1 du meeting d’hiver sont revenus à des concurrents français, ce qui ne s’était pas vu depuis quatre ans. Il faut remonter, en effet, au meeting 2019-2020 pour trouver pareille hégémonie. Les Groupes 1 en question sont au nombre de dix-sept, mais treize d’entre eux, seulement, entrent dans notre étude comparative ci-dessous –couvrant les cinq dernières années–, les quatre autres –le Prix de Vincennes, le Critérium des Jeunes-Prix Comte Pierre de Montesson, le Prix des Centaures et le Prix de Sélection– n’étant pas ouverts à la concurrence étrangère.
Meilleurs éleveurs : l’Ecurie Chaunion ou l’effet « Idao »
Jean-Philippe Dubois et l’Ecurie des Charmes, les chefs de file du palmarès des éleveurs, en 2023, doivent s’incliner, ici, en meeting, face à Françoise Chaunion et à son Idao de Tillard. Les six victoires de l’Ecurie Chaunion, au cours de l’hiver de Vincennes, ont, d’ailleurs, toutes été obtenues avec le crack de Thierry Duvaldestin. Au nombre des succès, Jean-Philippe Dubois et l’Ecurie des Charmes n’en conservent pas moins le leadership, avec, respectivement, vingt et quatorze titres. Christian Bigeon et ses treize réalisations se classant ensuite.
Tous les trois font parler la quantité, sans avoir pu bénéficier du concours de véritables têtes de pont, à la différence des autres membres du « top-10 », à savoir Louis Baudron (Face Time), Hugues Rousseau (Jushua Tree), Yvonne Guedj (Idéale du Chêne), l’Ecurie Luck (Hokkaido Jiel), l’Ecurie Rib (Ina du Rib, Hirondelle du Rib) et Serge Laroche (Esperanza Idole).
A noter que les trotteurs nés et élevés à l’étranger ont signé cinquante-trois victoires, cet hiver, pour quelque 3,7 millions d’euros de gains.
Le TOP 10 des éleveurs du meeting
1️⃣. Ecurie Chaunion, 6 victoires et 977.860 €
2️⃣. Jean-Philippe Dubois, 20 victoires et 910.580 €
3️⃣. Ecurie des Charmes, 14 victoires et 621.230 €
4️⃣. Ecurie Louis Baudron, 11 victoires et 594.090 €
5️⃣. Hugues Rousseau, 11 victoires et 578.310 €
6️⃣. Yvonne Guedj, 5 victoires et 529.910 €
7️⃣. Ecurie Luck, 6 victoires et 517.340 €
8️⃣. Christian Bigeon, 13 victoires et 503.540 €
9️⃣. Ecurie Rib, 2 victoires et 491.920 €
1️⃣0️⃣. Serge Laroche, 2 victoires et 374.250 €
Trilogie monté : les juments au pouvoir
La trilogie des Groupes 1 au trot monté, constituée des Prix de Cornulier, de l’Ile-de-France et Henri Desmontils, a été dominée par un trio de juments d’âge mûr, s’agissant d’Esperanza Idole (10 ans), Geisha Speed (8 ans) et Edition Géma (10 ans). Sous la selle, au plus haut de la pyramide, dans la catégorie dite des vieux chevaux, les femelles sont, du reste, non seulement les meilleures –les quatre dernières éditions du « Cornulier » ont été gagnées par des juments–, mais les plus nombreuses, ainsi qu’en témoigne le tableau ci-dessous, se rapportant aux trois susnommés Groupes I du meeting qui vient de s’achever :
◆ Prix de Cornulier, 18 partants, soit 16 femelles et 2 mâles
→ 8 femelles aux 8 premières places,
◆ Prix de l’Ile-de-France, 10 partants, 8 femelles et 2 mâles
→ 3 femelles aux 3 premières places,
◆ Prix Henri Desmontils, 11 partants, 10 femelles et 1 mâle
→ 1 femelle à la première place.
On hésite beaucoup moins, de nos jours, à castrer les chevaux, car le programme ouvert aux hongres s’est sensiblement densifié, au fil du temps
Les hongres : de vrais challengers
Les vrais rivaux des juments ne sont plus les mâles, mais les hongres. Sachant que ceux-ci sont exclus des courses de Groupe 1, les rencontres n’ont lieu qu’à l’échelon inférieur, dans les Groupes 2, hors Prix du Calvados, et les Groupes 3. Or, en l’occurrence, avantage aux hongres, gagnants, cet hiver, des Prix Paul Buquet (Groupe 2) et de l’Ile d’Oléron (Groupe 3), via Granit Meslois, du Prix Reynolds (Groupe 2), aux soins de Gigolo Lover, du Prix Auguste François (Groupe 3), par l’intermédiaire de Fulton, du Prix Jules Lemonnier (Groupe 2), par le truchement d’Homer de Fromentel, ou encore du Prix Djérid (Groupe 3), grâce à Filwell. Seule Esperanza Idole, future lauréate du Prix de Cornulier, a pu les mettre à la raison dans le Prix Yvonnick Bodin (Groupe 3), en prélude à Edition Géma dans les Prix Jacques Andrieu (Groupe 2) et du Pontavice de Heussey (Groupe 2), celle-là même qui allait s’octroyer, ensuite, le Prix Henri Desmontils. En revanche, aucun mâle, entendons par là ayant gardé ses attributs, ne s’est distingué à ce niveau, sous la selle, cet hiver. Cette tendance est toujours un peu plus marquée, année après année. Il est vrai que les meilleurs mâles montés ne sont plus guère de la partie l’âge venu, ne se consacrant plus, souvent, qu’à la monte. Autrement dit, ceci explique cela. Il y a aussi le fait que l’on hésite beaucoup moins, de nos jours, à castrer les chevaux,
car le programme ouvert aux hongres, dans la catégorie des sujets d’âge, s’étant sensiblement densifié, au fil du temps, en particulier dans la discipline de l’Etrier.