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Les grands exploits : Ténor de Baune, 30 sur 30 | LETROT
Série de l'été

Les grands exploits : Ténor de Baune, 30 sur 30

05/07/2024 - PORTRAITS - 24h au trot - Jacques Pauc
Nous vous proposons pendant tout l'été de retrouver les grands champions qui ont construit la légende du Trot. Chaque vendredi, nous publions un article sur un cheval d'exception. Nous poursuivons la série avec Ténor de Baune.
Ténor de Baune © Aprh - Ténor de Baune

UN PRIX D’AMÉRIQUE DE LÉGENDE

« Ténor » devait effectuer sa rentrée en début d’hiver dans le Prix Marcel Laurent où il défit Twist De Lorgere tout en rendant 25 mètres (1’15’’2-2325 m-GP). A son programme venait ensuite le Prix de Belgique ultime épreuve préparatoire au Prix d’Amérique. Lui et Reve D'udon devaient rendre 25 mètres à Ultra Ducal. Cet hiver-là Jean Baptiste Bossuet avait décidé de travailler « Ténor » avec un galopeur. Car dira-t-il : « Je n’avais personne pour l’accompagner. Et il avait déjà « détruit » un ou deux de mes chevaux au travail par le passé alors j’ai pensé à le faire accompagner d’un pur-sang. » 

Dans le Prix de Belgique 1991, Ténor de Baune prit les devants assez tôt. Toutefois dans la montée, Ultra Ducal plaça une accélération terrible et faillit déborder le champion… « Paul Viel m’avait attaqué de loin, me surprenant. D’habitude je lançais Ténor à l’intersection des pistes mais là il m’avait obligé à avancer au dernier kilomètre. Et il avait failli se rabattre devant moi. Mais Paul avait été gentil, il ne l’avait pas fait. Ensuite je l’avais contré dans le dernier virage ensuite, gagnant de vingt mètres ! », explique Jean-Baptiste Bossuet.


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Arrivé invaincu ce 27 janvier 1991 pour disputer son premier Prix d’Amérique, Ténor de Baune partait évidemment une fois de plus avec la confiance générale même s’il affrontait les Rêve d’Udon, Ultra Ducal ou Queila Gede. Jean-Baptiste Bossuet avait-il la pression ? « Un peu quand même » confiera-t-il. Sur la course proprement dite il ajoutera : « Rêve d’Udon et Yves Dreux sont mieux partis que nous et ont pris tête et corde. Aux tribunes, j’étais placé en dehors Rêve d’Udon. J’aurais certes préféré être à la corde mais je n’allais pas forcer non plus pour la prendre. En bas de la descente, on était trois Mayennais en tête, Rêve d’Udon, Queila Gédé et moi. Donc si j’avais été battu, c’était moins grave (rires). J’ai avancé depuis le dernier tournant, décrochant Rêve d’Udon et on a gagné de plusieurs longueurs. A-t-il fait un très gros effort ce jour-là ? Je ne le pense pas ».
Lauréat de ce Prix d’Amérique de légende (en 1’15’’5-2650 m-GP sur l’ancienne piste de Vincennes moins vite d’au moins trois secondes que la nouvelle), Ténor de Baune entra dans l’histoire des courses et même dans l’histoire du sport. Il triomphait en restant invaincu et battait de surcroît deux grands champions Rêve d’Udon (Critérium des 5 ans, Prix de Cornulier, Championnat du Monde aux Etats-Unis) et Ultra Ducal (Critériums des 3 et 5 ans, Grand Prix de l’UET). 

FIN DE SERIE DANS LE PRIX DE FRANCE 1991

Malheureusement la belle série devait prendre fin dans le Prix de France (deuxième d’Ultra Ducal) lors de la sortie suivante du crack de Jean-Baptiste et Henri Bossuet. Puis Ténor se fit mal en course dans le Prix de la Société de Sport de France (2ème de Sa Force en rendant 50 mètres) et jamais il ne redevint lui-même. Jean-Baptiste Bossuet se souvient : « Après cette deuxième défaite, Ténor qui n’avait jamais vu par un vétérinaire, fut examiné par Paul Geslin et Benoit Gabeur, mes voisins, deux bons vétérinaires. Et plus tard, suivant leur avis, on emmena le cheval en Suisse consulter René Aesbischer. Mais personne ne put vraiment trouver le mal dont il souffrait. En course il s’arrachait, n’était plus aussi souple. Il avait une gêne. Et jamais il ne retrouva tous ses moyens. »
Devenu un bon étalon, Ténor de Baune mourut le 18 avril 2010 à 25 ans. Mais sa légende vit encore.

Le Prix d'Amérique 19914 remporté par Ténor de Baune

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