Comment êtes-vous devenu entraîneur ?
Mes parents sont nés à Rouez-en-Champagne, dans la Sarthe. C’est dans ce village qu'est né le champion Fandango. Mon père suivait le parcours du cheval et il allait tous les week-end aux courses. Lorsque j’ai eu l’âge, je l’ai accompagné. Mon père a également eu des poulinières et j’ai rapidement aimé les chevaux. La passion est venue comme cela et à 16 ans, j’ai voulu travailler dans ce milieu. Je suis allé voir Roger Baudron en lui demandant s’il recherchait un apprenti. Il me répond « pas de problème ». C’était un dimanche… et j’ai commencé dès le lendemain ! Ensuite, j’ai obtenu ma licence d’entraîneur en 1981. Mon père a acheté quelques chevaux et l’aventure était lancée.
Votre première victoire ?
J’ai gagné la première course à laquelle j'ai participé, c’était le 1er mai 1968 à Cholet. La date était marquante (rires). C’était extraordinaire, je n’en revenais pas, c’était inattendu. Après la victoire, toute la journée, je tournais en rond car je ne comprenais pas ce qui m’arrivait.
Votre meilleur ami dans le milieu ?
Jean-Michel Bazire. Il a beaucoup drivé mes chevaux et nous sommes restés des amis au fil du temps. À l’époque, on se parlait beaucoup et nous nous sommes bien compris. Nous nous côtoyons moins désormais, car Jean-Michel a une activité soutenue, mais nous sommes toujours heureux à chaque fois que nous nous retrouvons. Nous avons noué une bonne complicité.
Vous avez formé de nombreux professionnels. Quels sont ceux qui vous ont marqués ?
Je vais commencer avec Anthony Barrier. Il est arrivé chez moi avec une seule victoire à l’attelé. À l’entraînement, il faisait aller les chevaux à vitesse grand V. Je ne comprenais pas pourquoi il n’avait pas plus couru à l’attelé. Je lui ai demandé si ça l’intéressait de s’installer au sulky, il m’a répondu oui. Le dimanche suivant, à Fougères, il a drivé deux de mes chevaux, il a gagné les deux courses. La semaine d’après, il a recommencé la même chose. C’était un surdoué, tout simplement.
Aymeric Thomas m’a également marqué. C’était un travailleur comme il en existe rarement. Maintenant, Antoine Wiels se démarque.
Comment qualifiez-vous la piste de l’hippodrome d’Angers ?
C’est une piste que je connais bien car on m’a sollicité pour apporter des conseils lors de la dernière réfection, dans les années 2000. C’est une piste très sélective, où il est possible de gagner tête et corde. Rendre la distance, c’est possible, mais ce n’est pas toujours facile. Toutefois, il faut un bon cheval pour gagner à Angers, c’est certain.
Quelles sont les qualités requises pour réussir dans le Grand National du Trot ?
J’ai gagné beaucoup d’épreuves dans ce circuit à l’époque des « G », avec notamment GENERAL DU LUPIN, GRAND GUERRIER et GAHIJA DU LUPIN. Pour réussir dans le Grand National du Trot, il faut avoir un cheval qui possède de la classe, mais aussi de la polyvalence, pour tourner à gauche et à droite. General a été l’un des meilleurs chevaux du GNT même si CLEANGAME a été extrêmement bon aussi.
Quelle est votre victoire la plus marquante dans le Grand National du Trot ?
C’était en 2004 avec Général du Lupin, lors de l’étape de Marseille-Borély. Il fallait rendre 50 mètres dans cette course et d’après le Président de l’époque, il n’y avait jamais eu autant de monde sur l’hippodrome. C’était fou et ça m’avait marqué de voir autant de public là-bas.
Une anecdote liée à General du Lupin ?
J’en ai tellement ! C’était un cheval exceptionnel mais imprévisible. Lorsqu’il fallait aller aux courses avec lui, nous partions à trois ! Il fallait une personne au départ, une personne à mi-ligne droite en cas de faux départ puisqu’il ne voulait pas faire demi-tour et une personne dans le tournant s’il ne voulait pas s’arrêter en cas de faux départ également. Il a posé un peu de problème mais il était tellement doué qu’on lui pardonnait tout.
Quel est le conseil touristique de Jean-Paul Marmion ?
J’habite en Sarthe mais je suis très proche de la Mayenne et du Maine-et-Loire. Il faut faire une bonne route des vins. Nous avons la chance d’avoir du bon vin blanc, avec Bonnezeaux, le Layon ou encore l’Aubance.