"Elle a tout simplement quelque chose en plus que les autres, poursuit Ludovic Fleury, elle sort de l’ordinaire. Elle a pourtant été élevée comme les autres. Au pré, je ne peux pas dire qu’elle sortait du lot comme j’entends parfois des éleveurs le dire."
Fils de Ganymède élevé par Chantalle Mottier, vainqueur de Groupe 1 dans le Grand Prix de Wallonie à Mons (Belgique) et placé à trois reprises à ce niveau (Grand Prix de l'UET, Critérium Continental et Prix de Sélection) pour l'entraînement de Florent Lamare, Amiral Sacha est entré au haras en 2015 tout en poursuivant sa carrière de courses jusqu'à l'automne 2018, période à laquelle il se retira définitivement de la compétition avec plus de 1,1 M€ de gains. Au haras, entre 2015 et 2022, soit sept années de production, avant d'être retiré faute de fertilité suffisante (les "M" sont donc sa dernière génération), Amiral Sacha comptabilise 186 produits (source SETF), dont Inmarosa (581.390 €) est la plus riche avec Galago du Cadran (220.410 €), et 43 % de chevaux qualifiés.
Un jeu de jambes qui sort de l'ordinaire
Ce quelque chose que les autres n’ont pas s’appuie notamment sur un jeu de jambes qui lui permet de placer de fulgurantes accélérations finales quand Léo Abrivard, son partenaire attitré, lui masque l’effort. "On a pu voir à plusieurs reprises qu’elle est capable de finir sur le pied de 1’05’’ ou 1’07’’ quand on lui cache l’effort, apprécie son propriétaire. Après, elle a montré dernièrement qu’elle est aussi capable d’aller loin en tête car il ne lui a pas manqué beaucoup pour finir." Référence à sa quatrième place dans le Prix Doynel de Saint-Quentin du 2 décembre où Léo Abrivard a adopté cette tactique alors qu’Idao de Tillard jouait lui les attentistes jusque dans la montée. "Maintenant Je ne suis pas sûr que Laurent Abrivard pensait qu’elle serait capable de faire cette carrière-là quand elle avait 3 ans", avance Jacques Cottel pour souligner la progression de sa jument.
À l'aube de son début d'année de 6 ans, Inmarosa est bien la meilleure femelle de sa génération - Idylle Speed (Carat Williams) a gagné le Critérium des 3 Ans (Groupe 1) mais a dû se retirer de la compétition au début du printemps dernier - comme en témoignent notamment ses deuxièmes places dans les Critérium des 4 Ans et des 5 Ans, respectivement remportés par Italiano Véro (Ready Cash) et Idao de Tillard (Sévérino). "Ce sont ses deux meilleures performances, juge Jacques Cottel. Maintenant ce n’est pas facile pour une femelle de tomber dans une génération dominée par un cheval comme Idao de Tillard. Mais elle a montré qu’elle n’était pas loin de le battre comme dans le Critérium, même si je sais que le mâle a beaucoup de poids sous les pieds et que son physique n’est pas le même. Le matin, elle s’économise et se transcende une fois qu’elle est en piste, avec une vitesse de jambes qui sort vraiment de l’ordinaire."
Vous voyez, je rêve encore et pourtant on ne peut pas dire que je sois un rêveur. (Jacques Cottel)
Le propriétaire n’a d’ailleurs pas renoncé à voir Inmarosa battre celui qui s'avance vers le Prix Ténor de Baune - Amérique Races PMU Q4 pour décrocher une quatrième couronne dans un Groupe 1 : "Si nous la courons dans le "Ténor de Baune", c’est bien avec l’espoir qu’elle décroche son ticket pour le Prix d’Amérique ! Sinon, il lui restera encore une possibilité dans une autre qualificative. Et puis, si ce n'est pas pour cette année, alors ce sera pour l’année suivante. Vous voyez, je rêve encore et pourtant on ne peut pas dire que je sois un rêveur".