Si le chrono affiche donc le 2ème meilleur temps sur le parcours (considérant le record de Face Time Bourbon sur 2200m en devant rendre 25m), c'est aussi grâce à un exceptionnel (car il faisait une rentrée) Izoard Vedaquais (Bird Parker). Animateur grand train de la course, trouvant dès la sortie des fils son rythme de croisière, le protégé de Philippe Allaire n'a pas "usé les disques de freins" pour reprendre les termes de son mentor à propos d'Hohneck à Solvalla dans l'Elitloppet. Les partiels allaient tous dans le sens d'une performance exceptionnelle et Idao de Tillard a constamment suivi le grand leader avant de se décaler de son dos à l'entrée de la ligne droite quand une nouvelle menace, Idéal Ligneries (Repeat Love) se faisait jour. Mais c'est alors que le spectacle trouva son clou : la mise en position aérodynamique totale d'Idao de Tillard, libéré sans enrênement, se détachant inexorablement. Impossible (en tout cas pour nous) de ne pas penser à Face Time Bourbon dans l'attitude du vainqueur. Grandiose. Le spectacle fut total pour ceux qui étaient en tribunes ou devant leur écran mais le scénario n'a rien eu à voir avec celui imaginé par Clément Duvaldestin, le driver vainqueur : "Je ne m'attendais pas à ce qu'on aille aussi vite. Je pensais pouvoir aller en tête et ne pas avoir une course dure et c'est tout l'inverse qui s'est passé. Néanmoins, on a eu un bon parcours dans le dos du leader. Sans enrênement, il s'est amélioré et même dans les virages ça passe beaucoup. Il n'a presque plus de défaut. Si j'avais pu attendre encore un peu, ça n'aurait pas été plus mal. C'est sa distance favorite et j'étais serein. Maintenant, s'il récupère bien, il devrait aller sur le Prix René Ballière. Ce fut une vraie course en tout cas aujourd'hui."
Idao de Tillard passe sous la barre des 1'10''


Thierry Duvaldestin peut être fier de son pensionnaire avec lequel il se projette clairement dans l'avenir : "Le chronomètre est impressionnant mais ce n’est pas nous qui avons fait le boulot. On connait la vitesse du cheval, c’est parfait. Le fait qu’Idao de Tillard soit sans enrênement l’a fait gagner en maniabilité et il est plus facile à partir. Il est également plus fluide pour négocier les tournants. Il n’y a rien qui le contrarie. Le cheval se pose comme il le veut. Je suis dans l’optique de faire durer le cheval le plus longtemps possible, pourquoi pas jusqu’à 8/9 ans ? Même si on va perdre des courses. Le prochaine étape sera peut-être dans quinze jours. Tout va dépendre de sa récupération."
Les réactions des placés
◼︎ Franck Nivard, driver d'Ideal Ligneries (2ème) : "On a pleinement retrouvé le cheval. Cela fait depuis trois/quatre courses qu’Idéal Ligneries fait de belles valeurs. Le parcours rythmé ne l’a pas dérangé. Le meilleur a gagné mais mon cheval prouve encore une fois qu’il est capable de bien se comporter à un tel niveau de compétition."
◼︎ Philippe Allaire, entraîneur d'Izoard Vedaquais (3ème) : "Il avait beaucoup de kilomètres derrière lui. Il s'est trompé dans le virage, c'est dommage, ça lui coûte la 2ème place. Alexandre Abrivard le découvrait, il lui a beaucoup plu. Marcher 1'09'' tout en étant ferré des postérieurs, sur lesquels on peut encore travailler. Le gagnant était le favori du dernier Prix d'Amérique et il sera le favori du prochain donc Idao de Tillard, ce n'est pas n'importe qui."
Je suis dans l'optique de faire durer le cheval - Thierry Duvaldestin
