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Hokkaido Jiel, le pionnier | LETROT
Prix René Ballière

Hokkaido Jiel, le pionnier

27/06/2023 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Ainsi que cela a déjà été souligné dans nos éditions d’hier, La Journée des Champions a été celle des propriétaires-éleveurs, qui ont remporté quatre des cinq plus importantes épreuves inscrites au programme. Lauréate de son premier Groupe 1 attelé, avec Hokkaido Jiel, à la faveur du Prix René Ballière, l’Ecurie Luck est de ceux-là. Elle parvient à ses fins avec un cheval aussi talentueux que méritant, dont elle exploite la lignée maternelle depuis trois générations.
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Le plus rapide en temps total
En termes de réduction kilométrique, Hokkaido Jiel a égalé, en 1’09’’1 – et son dauphin, Hohneck, avec lui –, le record général de Vincennes, que détenaient, ensemble, jusqu’alors, les deux précédents vainqueurs du Prix René Ballière, Vivid Wise As et Face Time Bourbon. Mais, si l’on prend en compte le temps total, c’est lui qui, en 2’25’’03, est le plus rapide, à deux centièmes de seconde près vis-à-vis de Face Time Bourbon. Voilà qui rajoute encore un peu à son exploit.


La dense et prolifique progéniture de Hiosca Jiel
Hiosca Jiel 1’15’’ (Jiosco), la deuxième mère, a été une poulinière prolifique et de qualité, puisque douze de ses treize produits se sont qualifiés et dix ont gagné. Au total, sa progéniture aura glané quelque 1,2 million d’euros, emmenée par trois chevaux avec plus de 200.000 euros de gains, à savoir Draco Jiel 1’13’’ m. (Quaro), Quairos Jiel 1’13’’ (Goetmals Wood) et Unity Jiel 1’12’’ m. (Cygnus d’Odyssée), tandis qu’un quatrième, Topaze Jiel 1’14’’ m. (Capriccio), a amassé jusqu’à 193.000 euros. Au sein de cette belle densité, il y a, aussi, Silver Star Jiel 1’15’’ m. (Gai Brillant), qui s’est arrêtée autour de 65.000 euros, en compétition, mais qui, au haras, a donné la semi-classique Eternal Star Jiel 1’12’’ m., deuxième du Prix Henri Ballière (Groupe 2), à Caen.

Playa : une petite matrone
Hiosca Jiel a elle-même gagné neuf courses et un peu plus de 90.000 euros. Elle compte au nombre des huit vainqueurs engendrés par Playa, parmi lesquels le meilleur fut le classique Valberg 1’14’’ (Duc de Vrie), qui, sous la houlette de… Philippe Allaire, s’imposa dans les Prix de la Haye et de Buenos Aires, deux des épreuves vedettes de l’été d’Enghien, après s’être placé dans le Critérium des 4 Ans. De Playa, véritable petite matrone, descendent les classiques ou semi-classiques Fairplay d’Urzy 1’11’’, Gipsa d’Urzy 1’14’’, Made In Urzy 1’13’’ m., Union d’Urzy 1’12’’, Néoh Jiel 1’13’’ m. et autres Ezréal Jiel 1’12’’.

 

Un cinglant démenti
Il fut un temps, pas si lointain, où la génération ayant actuellement 6 ans –celle des "H", donc – était sévèrement considérée par certains, qui la jugeaient d’un niveau moyen. Or, au cours de ces six derniers mois, la promotion en question vient de s’octroyer, avec trois chevaux différents –ce qui est encore plus significatif –, tant le Prix d’Amérique Legend Race, avec Hooker Berry, que l’Elitloppet, avec Hohneck, et le Prix René Ballière, avec Hokkaido Jiel. Le démenti est cinglant, à plus forte raison lorsqu’on se souvient que ce trio n’a pas ménagé sa peine, étant sur la brèche depuis l’âge de 2 ans.


L’empreinte de Fakir du Vivier et d’Héra de Bellouet
Playa, qui n’avait pu que se qualifier, était née dans la pourpre, ayant pour auteur un fameux tandem, constitué de Fakir du Vivier 1’14’’ et d’une certaine Héra de Bellouet (1973-Paléo). L’élève de Jean-Claude Monthéan allait devenir une exceptionnelle génitrice, à laquelle on doit, au fil des générations, Fine Perle 1’16’’, Full Account 1’13’’, Gai Brillant 1’14’’, Rolling d’Héripré 1’10’’, Royal Dream 1’10’’, Gu d’Héripré 1’10’’, Ici C’Est Paris 1’11’’ m. et Just A Gigolo 1’11’’. Pour ne citer que les gagnants de Groupe 1. Une liste que complète, aujourd’hui, Hokkaido Jiel.

 

La réaction d'Eric Fremiot
Si le centre d’entraînement de l’Ecurie Luck est basé dans l’est de la France, son élevage est situé en Normandie, au Haras de la Barbotière, dans le Calvados. Le haras abrite une trentaine de poulinières et, présentement, deux étalons, à savoir Détroit Castelets 1’09’’ (Néoh Jiel) et Hokkaido Jiel. A propos de ce dernier, Eric Fremiot précise encore : "Le cheval est demandé par les éleveurs, étant liste pleine. Cela lui a fait beaucoup de bien de faire la monte. Il a pris de la force et du moral. Tout en l’ayant débuté dès l’âge de 2 ans, nous avons tout de même essayé de le ménager, le déferrant assez tardivement par exemple. Aujourd’hui, à 6 ans, il est au sommet de son art."

 

 


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