Les faits vont donner raison à Jules Leroulley et même plutôt deux fois qu'une. Mais, pour cela, il lui a fallu contrer successivement Indy De Jyr (Theo Josselyn), Hedic Gema (Akim Du Cap Vert) et autre Ibiki De Houelle (Love You), excusez du peu ! "Quand j’ai pris deux longueurs sur mes adversaires dans le dernier tournant, je me suis dit que ça allait le faire. Mais qu’est-ce qu’elle a été longue la ligne droite, confie soulagé et ému Jules Leroulley. Quand Ibiki de Houelle est venu à notre hauteur, il avait déjà fait des efforts et Éric Raffin n’a pas été têtu. Il a dû sentir que le mien allait bien. Peut-être que le sien n’est pas trop à l’aise sur l’herbe, alors que "Harry" est vraiment dans son élément. Lui qui est un peu souffreteux est mieux sur l'herbe, surtout quand le terrain est gras comme aujourd'hui (lire lundi)."
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Sous les yeux de son père, qui l'accompagne le plus possible, comme c'était déjà le cas par exemple lors de l'étape d'Éauze, Jules Leroulley a vécu les quelque quatre minutes les plus intenses de sa jeune carrière, lui qui est installé depuis deux ans environ. "C’est presqu’un rêve de gagner un Groupe III comme driver et comme entraîneur, lâche-t-il. C’est sûrement l’un des plus beaux jours de ma vie. Je ne réalise peut-être pas encore…" Réussir le grand chelem était une possibilité à laquelle croyait l'intéressé. "Gagner le circuit est une double satisfaction. J’avais cette idée dans un coin de ma tête, ne cache-t-il pas. Après avoir eu quelques problèmes après sa victoire à Éauze, ce qui l’a empêché de courir une ou deux étapes, le cheval est revenu à son meilleur niveau et a réussi à le faire. J’ai une chance inouïe d’être tombé sur ce cheval. Maintenant, il faut que cela continuer car c’est dur de se faire une place dans ce métier."
Les réactions des placés :
Mathieu Varin (Imperator d'Ela) : "Je suis très heureux de sa prestation. Il répond totalement à mes attentes même si nous sommes battus d'un rien. C'est un top cheval ! Je préfère être battu en le voyant terminer de cette façon que de gagner en étant à bout de souffle. Il a réalisé une magnifique saison sur l'herbe et aura aussi son mot à dire dans les prochaines semaines sur le sable."
Marc Sassier (Indy de Jyr et Hedic Géma) : "Indy de Jyr réalise une grosse performance. Le déferrage lui a vraiment été bénéfique. Il a été contraint aux efforts, mais il a su bien se relancer pour finir. La tâche d'Hedic Géma aux 25 mètres. était difficile. Il a dû faire un effort pour venir se placer avant de contrer Ibiki de Houelle. Il a payé ces efforts en fin de parcours. Mes deux représentants ont fait leur course et ont répondu à mes attentes. Le lauréat mérite son succès. Félicitations à lui et son entourage."
Harry ou l'histoire de copains
Comme lors de la victoire de Harry de Sassy dans le Sud-Ouest, Mathilde Collet, dont il défend la casaque, est en bord de piste ce lundi à Craon et ne peut cacher son émotion. "Lorsque je l'ai vu accélérer à l'entrée de la ligne droite, je me suis effondrée de joie, portée par l'émotion, car je savais qu'il irait au poteau, se réjouit la jeune femme. Quel cheval ! C'est incroyable son histoire."
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Une histoire qui réunit donc Mathilde Collet et Jules Leroulley donc mais aussi Charley Mottier et Charley Heslouin qui n'étaient pas présents en Mayenne en ce début de semaine, tous copropriétaires. Une histoire que letrot.com vous avait racontée au printemps dernier (lire ICI). "Je ne sais plus exactement comment cela s'est fait, rappelle Jules Leroulley, mais, un matin, que je travaillais chez Charley (Mottier), on a parlé de "Harry" et je lui ai demandé s'il y avait un petit "bout" à vendre. Charley a été génial comme il l'est avec tout le monde, car il n'y a pas qu'avec moi. Il y a plein d'histoires de copains autour de lui. Il m'a proposé d'acheter 25 % du cheval sur la même base qu'il avait levé l'option d'achat. Il n'a pas été égoïste du tout. Quand je me suis installé à mon compte, Charley m'a toujours mis des chevaux au pré-entraînement et il a fini par me mettre "Harry" à l'entraînement. Les victoires se sont enchaînées ensuite et il ne me l'a plus enlevé." Voilà la genèse d'une victoire dans le Trophée Vert.
Installé favori de cette Finale quand bien même il n'avait pu s'illustrer lors de ses débuts sur l'herbe dans l'étape de Montier-en-Der, Ibiki de Houelle a dû se contenter de la cinquième place. "Il n'est pas le même sur cette surface, débriefe Éric Raffin. Il est plus à l'aise sur le sable où il répète davantage ses foulées. Peu après le départ, j'ai vite vu que nous serions battus. Il s'est tout de même montré une nouvelle fois courageux. Il sera revu avec ambition sur le sable dans les prochaines semaines."