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Etonnant face au défi du doublé Washington/Lagardère | LETROT
Prix Jean-Luc Lagardère à Enghien

Etonnant face au défi du doublé Washington/Lagardère

28/07/2023 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
C’est la plus belle épreuve du calendrier d’été d’Enghien pour les chevaux d’âge. Le Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.2) est d’ailleurs la course la mieux dotée du plateau de Soisy de l’été, surpassant par exemple le Prix de Washington, l’autre Groupe 2 à l'attelé du programme. Le Prix de Washington, il en est d’ailleurs question ce samedi avec la participation de son récent vainqueur. L’ogre Etonnant tente en effet le doublé des Groupes 2 estivaux. Un doublé sous forme de défi tant il a rarement été tenté et de facto rarement transformé. On peut aussi dire que ce challenge en appelle un autre, plus grand encore, avec la tentative américaine du champion dans le Yonkers International Trot, le 9 septembre.
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Etonnant face au défi du doublé Washington/Lagardère

LES CHIFFRES CLÉS
▪️ 1’11’’3 : le record de l’épreuve au crédit d’Aubrion du Gers en 2018
3 chronos inférieurs à 1’13’’0 : Delfino (1’12’’6 l’an dernier), Valakoja Hindo (1’12’’9 en 2019) et Ilaria Jet (1’12’’8 en 2010)
▪️ 5 : le nombre de trotteurs étrangers au palmarès depuis 1980 : Nevele Cero O (1998), Jackhammer (2000), Ilaria Jet (2010), Romanesque (2015) et Valokaja Hindo (2019)
L’épreuve ne sourit pas vraiment aux candidats étrangers qui ne sont jamais il est vrai des premiers plans comme Varenne, Maharajah ou Readly Express. À noter que seuls Nevele Cero O, présenté en 1998 par Aonne de Wrede, et Ilaria Jet, en 2010, avec Vincent Martens, alors installé en Belgique, dépendaient d’un entraînement étranger.
▪️ 5 : le nombre d’éditions remportées par des juments depuis 2000 : Kiss Melody (2002), Ilaria Jet (2010), Roxane Griff (2011 et 2012) et Quoumba de Guez (2013). À leur décharge, elles sont largement minoritaires sur la ligne de départ. Lors des dix dernières éditions, trois se sont disputées sans femelle au départ et aucune des autres n’a compté plus de deux juments à son casting.
▪️ 1 : un gagnant de 4 ans depuis 1980 : Kiss Melody en 2002. Il faut préciser que les candidats de 4 ans sont rarissimes. Deux ont tenté leur chance lors des dix dernières années : Callmethebreeze (5e) en 2022 et Brillantissime (7e) en 2015.

Un doublé Washington/Lagardère difficile
Depuis 1980, seul trois trotteurs ont réussi le doublé Prix de Washington/Prix Jean-Luc Lagardère (Prix d’Europe avant 2002) : Général du Lupin (Lutin d’Isigny) en 2003, Coktail Jet (Quouky Williams) en 1996 et Ourasi en 1988. Une liste hyper sélective qui quantifie en quelque sorte la difficulté du challenge d’Etonnant. Il faut encore ajouter qu’il a bien été tenté en d’autres occasions, sans succès donc. On peut citer ici Meaulnes du Corta (Voici du Niel), disqualifié dans le "Lagardère" en 2007 après avoir remporté le Washington ou Général du Pommeau (Sébrazac), battu par Kiss Melody dans le "Lagardère" en 2002 après avoir fait sien le sprint d’Enghien. Le dernier à avoir essayé l’enchaînement est Bel Avis (Ganymère) en 2019. Mais celui qui portait la casaque bleue historique Wildenstein était présenté sans ambition dans le Prix Jean-Luc Lagardère (ferré).

Une sortie avant New York pour Etonnant
Désormais confirmé dans l’International Trot qui se disputera le 9 septembre à Yonkers Raceway, dans la banlieue de New York [lire notre édition du 26 juillet], Etonnant est actuellement en grande forme. C’est d’ailleurs un des points mis en avant par Richard Westerink dans sa prise décision : "Mon cheval est tellement bien actuellement qu’il faut en profiter. Un grand professionnel m’avait dit quand j’étais jeune : "Quand un cheval est bien, il faut le courir". J’ai fait ce choix plutôt que de me projeter dès à présent sur le Prix d’Amérique. Il sera temps de voir cela plus tard."

Elie de Beaufour, l'atout Bazire
Jean-Michel Bazire a remporté cinq des six dernières éditions en tant qu'entraîneur grâce à Dorgos de Guez (2021), Cleangame (2020), Valokaja Hindo (2019) et Aubrion du Gers (2018,2017). Au total, il apparaît sept fois au palmarès, dans la colonne entraîneur, en ajoutant les titres de Jardy (2006), et de Quoumba de Guez (2013). Cette année, il aura trois pensionnaires, avec comme porte-étendard Elie de Beaufour (Royal Dream), qu’il pilotera lui-même. Les autres, Brand Roc (Filipp Roc), un 6 ans italien en plein épanouissement mais sans référence à ce niveau, et Fulton (Royal Dream), seront confiés à Tristan Ouvrie et à Damien Bonne. Elie de Beaufour poursuit sa montée en puissance après son break hivernal. Il s’est classé troisième de l’épreuve l’an dernier (précédé par Delfino et Cash du Rib). Pour jouer au premier challenger d’Etonnant, il devra prendre sa revanche sur Eric The Eel (Muscle Hill) qui l’a précédé dans le Grand Prix de Vichy (Gr.2) au début du mois.

Eric The Eel, le trotteur en plein boum
Sa forme du moment et les titres qu’il vient de décrocher en font en théorie le premier opposant d’Etonnant. Eric The Eel s’est imposé coup sur coup à Solvalla dans le Harper Hanovers, le Groupe 1 sur longue distance du grand week-end de l’Elitloppet, et dans l'Allier dans le Grand Prix du Conseil Municipal à Vichy (Gr.2). Une carte de visite qui en impose et propulse par ailleurs Eric The Eel comme seul autre vainqueur de Groupe 1 - avec Etonnant, cela va sans dire - au départ de l’édition 2023 du Prix Jean-Luc Lagardère. Entraîné par Tomas Malmqvist, le 7 ans né et élevé au Danemark compte désormais sept succès sur notre sol, incluant un Groupe 2.
Ses statistiques à Enghien ne sont pas ébouriffantes (1 victoire et 1 podium en 7 tentatives) mais il faut noter que sa victoire, au niveau inférieur, a été signée durant le printemps. La preuve, s’il en est encore besoin, que le fils de Muscle Hill est depuis quelques semaines au summum de sa condition. Dans la catégorie la plus relevée en France, il faut citer sa sixième place, en mai, dans le Prix des Ducs de Normandie précédé par Etonnant (3e) et Elie de Beaufour (5e).

Oracle Tile vient de monter une grande marche
Recrue étrangère intégrée à l’effectif de Thierry Duvaldestin en fin d’année dernière, Oracle Tile (Ready Cash) a réussi un grand meeting d’hiver (3 victoires et une deuxième place en 5 participations). Lauréat autoritaire encore une fois le 2 juin à Vincennes, il s’est frotté aux meilleurs avec bonheur dans le Prix René Ballière (Gr.1), le 25 juin, concluant troisième, précédé par Hokkaïdo Jiel (Brillantissime) et Hohneck (Royal Dream). Il est devenu ce jour-là l’un des chevaux les plus rapides de Vincennes (avec une réduction kilométrique d’1’09’’4.). Sur cette valeur, voilà encore un opposant à respecter pour Etonnant. Également remarqué dans le "René Ballière", Elvis du Vallon (Rêve de Beylev) décrochait la cinquième place dans le chrono d’1’09’’6. Lui aussi sera sur la grille de départ ce samedi.

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