Fandango : l’atout "glamour"
Immense crack, aux trente-huit victoires consécutives et à l’invincibilité préservée, dans la discipline du trot monté, pendant plus de deux ans et demi (sic !), vainqueur de deux "Cornulier" – dont le premier à 4 ans, âge auquel il demeure le seul au palmarès de la grande course –, mais aussi des Prix de Vincennes (Groupe I), du Président de la République (Groupe I) et de Normandie (Groupe I), ainsi que de trois Prix des Elites (Groupe I) et de deux Prix des Centaures (Groupe I), Fandango remporta également le Critérium des 3 Ans (Groupe I), puis se classa deuxième du Critérium des 4 Ans (Groupe I) et troisième du Critérium des 5 Ans (Groupe I). Autrement dit, il conciliait les aptitudes. Son influence d’étalon a été très importante et, trois fois, de 1967 à 1969, il monta sur la première marche du podium des pères de vainqueurs, s’exportant jusqu’en Scandinavie, où son fils, Tibur, a durablement défrayé la chronique des courses et de l’élevage. En France, la lignée mâle de Fandango s’est fissurée, au fil des années, et elle ne perdure plus, désormais, que par le truchement de l’améliorateur Gazouillis, qui performa lui-même monté, et de ses continuateurs. En vérité, c’est au féminin que se décline le mieux la présence de Fandango de nos jours, en ce sens qu’il a été un remarquable père de poulinières et que ses descendantes, même lointaines – cela va de soi, avec le temps –, sont spécialement recherchées et appréciées, particulièrement en complément du "jeune" sang américain.
La preuve par l’exemple avec Bird Parker
La principale illustration de la perpétuité de cette lignée au monté est apportée par Bird Parker. Ce dernier est le deuxième meilleur étalon du dernier meeting d’hiver, derrière son père, et ses quatre victoires de Groupe 1 se partagent, équitablement, entre selle (Saint-Léger des Trotteurs, Prix de Vincennes) et sulky (Critérium des 4 Ans, Prix de Paris). Et désormais Bird Parker d’être l’auteur au haras, notamment, d’Izoard Vedaquais, Hussard Du Landret, Ideale Du Chene…
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Plus généralement, la descendance de Viking’s Way et de Mickey Viking n’est nullement incompatible avec l’Etrier. En témoignent, de façon emblématique, les cinq Prix de Cornulier (3 + 2) de Jag De Bellouet et de Bilibili, respectivement fils et petit-fils de l’étalon vedette du regretté Albert Cayron. De la sorte, il apparaît que l’américanisation de notre race ne la ferme pas au trot monté, à plus forte raison dans le contexte de la monte en avant, laquelle favorise l’alchimie, et du lissage, partiel, depuis les années 1990, de la piste de Vincennes, l’ayant rendue moins déclive et, ce faisant, mieux adaptée aux aptitudes et aux allures des trotteurs standardbreds.
Horsy Dream : le modèle le plus contemporain
Pour conclure, on se doit de faire un focus sur Horsy Dream, notre héros de Solvalla, dont le père, Scipion Du Goutier, est un sextuple lauréat de Groupe I, monté, à la lignée mâle américaine, s’agissant de celle de Sharif Di Iesolo – français par sa mère – et de Quick Song. Dans le rôle du père de mère, Prince Gédé, frappé du sceau de Kerjacques et de Chambon P, évoqué par ailleurs. Touche exotique, enfin, avec Sugarcane Hanover, en lieu et place d’arrière-grand-père maternel. Un exemple de complémentarité parfaite entre les sangs et les aptitudes, y compris à l’Etrier.