Elvis du Vallon, un King à part (entière)
25/10/2024 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Ce mercredi à Agen, il a été le dauphin magnifique d'Emeraude de Bais dans le 47ème Grand Prix du Sud-Ouest (Gr.2). Et comme sa contemporaine, il a passé le cap du million d'euros de gains. Cet Elvis a de la voix. C'est un King de nos programmes, membre de droit du club d'élite. Mais ce King à part entière est aussi sans couronne. Tout à la fois brillant et discret, il trace sa route par des voies ombragées, laissant la lumière aux autres. Son entraîneur Charles Cuiller lui concocte, comme un manager artistique, une carrière dense et riche. Il ne lui manque plus maintenant qu'une couronne dans une épreuve de prestige.
Classe et polyvalence, les deux facettes du millionnaire
Et pourquoi Charles Cuiller a-t-il reçu Elvis du Vallon à son retour cagnois, à l’âge de 5 ans ? L’entraîneur nous apprend : "Je travaille depuis longtemps en collaboration avec Denis Levy du Haras de l’Epinay. Nos établissements ne sont pas très éloignés et j’aime bien avoir son point de vue sur mes chevaux comme lui le mien sur les siens." C’est évidemment un cheval déjà très au point et largement formé qu’il accueille dans ses boxes le 1er octobre 2010. Mais le professionnel tient à rendre hommage à ses prédécesseurs : "C’était un cheval assez nerveux au début et son premier entraîneur Dominique Delasalle a eu beaucoup de mérite. Il y a eu beaucoup de travail de fait sur le cheval dans sa jeunesse. D’un point de vue sportif, le départ a longtemps été son point faible. Il a fallu lui apprendre à bien partir."
À 10 ans, le secret d’Elvis du Vallon tient aussi, sans doute à sa constitution. Exempt de problèmes de santé, il a tout du cheval de fer. Charles Cuiller explique sur ce sujet : "C’est un cheval qui a beaucoup de classe. Il n’y a pas eu besoin de le fabriquer au travail. Il s’exerce régulièrement sans jamais travailler fort. On ne l’affûte pas énormément à la maison. C’est aussi sans doute pour cela qu’il a toujours un bon moral et qu’il a été épargné de tout problème physique. Il n’a jamais connu de tendinite sans doute en raison d’une intensité de travail raisonnable au quotidien."
Sur ses qualités, il ajoute : "Il est complet. Il possède de la tenue à partir du moment où il peut être préservé en course. Il est capable de suivre tous les trains et possède une belle pointe de vitesse."
Un hiver 2024/2025 en Belgique
Elevé par Gérard Henry mais devenu la propriété de l’Ecurie du Haras de l’Epinay (qui avait cédé la mère du cheval, Première de Beylev, à l’éleveur), Elvis du Vallon est passé en copropriété il y a une quinzaine de jours. Le nouvel actionnaire est la structure belge d’Union Stable, sous les couleurs de laquelle le 10 ans vient de se produire par deux fois. L’Ecurie du Haras de l’Epinay de Denis Levy en reste copropriétaire nous apprend Charles Cuiller : "Dans le cadre de la nouvelle association, il a été convenu que le cheval ne prendrait pas part au meeting d’hiver de Vincennes, du moins aux épreuves des Amérique Races. Cela serait sans doute trop difficile pour lui d’autant plus qu’il a 10 ans et aurait sur sa route des beaucoup plus jeunes. On préfère laisser les autres se battre durant l’hiver à Vincennes et qu’ils les retrouvent en forme au printemps. Durant l’hiver, Elvis ira courir en Belgique ou aux Pays-Bas et sera sous la responsabilité de Jules Van de Putte. Il va affronter des lots nettement inférieurs et devrait revenir avec un moral au top. L’idée est de refaire à peu près le même programme l’an prochain que cette année."
Des premiers produits à l’entraînement
Entré au haras en 2022, Elvis du Vallon a ses premiers produits yearlings (avec 11 produits enregistrés). "J’ai plusieurs de ses produits à la maison qui se présentent bien" relate Charles Cuiller. L’an prochain, Elvis du Vallon sera stationné au haras du Lieu Allais à Clarbec (14), chez Philippe Barassin. Là où officie aussi son père Rêve de Beylev (Fortuna Fant).