Le projet d’une centrale d’achat pour les entreprises avec Equidéos
Côté employeurs, les SEDJ (trot), AEDG (galop) et GHN (centres équestres) travaillent à la création d'une centrale d’achat d'équipements professionnels d'écurie avec Equideos. Il s’agirait d’une forme de partenariat entre le vendeur de matériels et les représentants des entreprises de la filière cheval.
Quel est le point qui vous semble le plus important à citer dans ces nouvelles règles propres à l’emploi dans le trot ?
Sans hésitation, je dirais les heures d’équivalence lors des déplacements de nos salariés aux courses ou aux ventes (article 9 de l’annexe). Pour nous, les employeurs, je parlerais d’une formidable avancée. On comptabilise les heures de travail d’un employé quand il va aux courses, ou aux ventes, sur la base de 50 % du temps de travail (s’il ne conduit pas). Cela veut dire qu’un salarié qui part de 8 heures le matin à 20 heures pour un long déplacement aux courses, où il s’occupera d’un ou plusieurs chevaux, se verra comptabiliser non pas 12 heures mais 6 heures de travail. Cette notion d’heures d’équivalence est prévue pour les déplacements aux courses ou aux ventes.
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Cela permet donc de pouvoir minimiser pour les employeurs l’impact des déplacements dans le volume des heures travaillées de leurs salariés ?
Tout à fait. Dans la gestion du temps de travail, ces heures sont comptées à hauteur de 50 %. Précédemment, c’était très compliqué car rien n’était organisé. On était dans le flou et on pouvait même avoir une majoration de ces heures. Cette disposition que nous avons obtenue a même été étendue à nos collègues du galop. Elle apparaît donc dans leur annexe. C’est vraiment le fruit d’une négociation serrée avec nos partenaires salariaux. Pour info, il faut savoir que cette notion d’heures d’équivalence n’a pas été intégrée dans l’annexe pour les personnels des centres équestres. Le GHN est en négociation pour essayer de la faire passer.
Dans toute négociation, il y a une contrepartie. Quelle est-elle ?
On a pris, au trot, des dispositions du galop sur les années d’ancienneté et la prime d’habillement. Au sujet de l’habillement, on est en train de mettre en place une offre de vente d’une gamme de vêtements aux salariés des écuries de courses en partenariat avec l’AFASEC, via sa plateforme Epona qui est en charge de la vente de produits. C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis plus d’un an avec Guillaume Herrnberger, le directeur de l’AFASEC et de l’emploi dans la filière courses. L’enjeu est de se servir de la force d’achat de l’AFASEC (pour ses écoles) sur des produits comme combinaisons, gilets, pour faire une offre très compétitive aux salariés. Ces derniers pourront aussi se faire rembourser leurs achats par leurs employeurs via la prime d’habillement. Laquelle est définie de la façon suivante : "Une indemnité d’habillement professionnel de 21 € par mois avec un maximum de 252 € par an est due au salarié, sur présentation de factures correspondantes." (article 8 de l’annexe)
Est-ce que cette nouvelle convention collective introduit des avancées sur le versement direct des pourcentages aux apprenti(e)s ?
Non. Sachez que c’est un dossier sur lequel je passe une bonne vingtaine d’heures par mois depuis deux ans. Ce travail mobilise aussi la SETF et devra avoir l'accord du Ministre de l’Agriculture pour trouver le bon statut. Il faut savoir que ces 5 %, contrairement à nos confrères du galop, doivent être soumis à charge. S’il y a un versement automatique sur le compte d'un(e) apprenti(e) via la SETF, il va falloir que quelqu’un paie les charges. Il faut faire un montage social et fiscal adapté pour trouver un statut aux apprentis afin qu'ils puissent ensuite payer leurs charges (comme le font par exemple les drivers et jockeys professionnels). On est en relation avec KPMG et Equicer sur ce dossier mais c’est complexe. Des résultats de ces travaux, sous forme de possibles solutions, seront proposés prochainement à la nouvelle Commission du Code de la SETF.
Vous avez évoqué l’ancienneté. Quel changement avec cette nouvelle convention collective ?
On est passé de 3 niveaux (3, 5 et 7 ans) à 10 pour pouvoir répartir l’ancienneté plus régulièrement. Il s’agit ici d’un enjeu important pour la fidélisation des salariés de nos entreprises. Il y a une vraie logique salariale dans ces primes d’ancienneté.
Les taux applicables pour les primes d’ancienneté
- 3 % après 3 ans de services continus,
- 5 % après 5 ans de services continus,
- 6 % après 7 ans de services continus,
- 7 % après 9 ans de services continus,
- 8 % après 11 ans de services continus,
- 9 % après 13 ans de services continus,
- 10 % après 15 ans de services continus,
- 11 % après 17 ans de services continus,
- 12 % après 19 ans de services continus,
- 13 % après 21 ans de services continus.