Et puis, ce dont il a souffert dans sa jeunesse - "j’étais reconnu comme un bon salarié dans les écuries par lesquelles je suis passé mais on ne me faisait pas confiance en courses" -, il s’applique à ne pas le répéter : "Je donne leur chance aux gars qui travaillent chez moi". Citons entre autres Clément FRECELLE et Louis JUBLOT les années précédentes. Corentin GOURGAND aujourd’hui. Tout cela permet aussi de tendre vers ce qu’il définit comme la satisfaction principale qui le guide : "Avoir l’impression, je dis bien l’impression, d’avoir travaillé le mieux possible avec mon cheval, qu’il ait gagné un Groupe 2 ou une course à Durtal". Cette réussite a été une motivation depuis qu’il s’est installé. "J’avais cette envie d’y arriver, confie-t-il, avec des valeurs importantes que sont le travail et l’argent. Je n’ai jamais eu de propriétaire qui est venu dans ma cour avec un READY CASH ou un LOVE YOU ou qui m’a donné 30 000 € pour acheter un yearling aux ventes. Je me suis fait tout seul, avec mes associés qui sont devenus mes amis." Un homme en particulier incarne cela : Patrice OGER. Médecin au Lude, il est le plus fidèle de ses propriétaires.
Elle est composée de quatre salariés : Corentin GOURGAND, William DERSOIR-HABIB, Sébastien MIGAUD et Noam Delbecq. Elle est renforcée plusieurs jours de la semaine par deux prestataires que sont Gaylor MONNIER et Caroline BRASSINNE. Stéphane Bourlier peut aussi compter sur le soutien de sa compagne Catherine Mulochet pour la comptabilité.
À la "Marmion"
La rééducation que Stéphane Bourlier poursuit pour retrouver toute la mobilité de son bras droit l’empêche de s’asseoir au sulky de ses pensionnaires et cela encore pour plusieurs semaines, voire quelques mois. "Ça me manque", répète-t-il. Mais, comme toujours, il cherche à voir le positif. "Ma méthode de travail repose sur le fait que les chevaux bossent les uns derrière les autres. C’est moi qui suis au sulky du cheval de tête et je donne la cadence, décrit-il. Le côté positif de mon indisponibilité est que je vois forcément beaucoup plus de choses." Or, l’observation est un point fondamental selon lui. "J’ai ainsi beaucoup appris de Jean-Michel BAZIRE quand il drivait mes chevaux, raconte-t-il. On essayait toujours d’améliorer les choses. Je me suis servi de tout cela. Il faut regarder les autres travailler. J’adorerais passer des matinées chez Philippe ALLAIRE pour voir et comprendre comment il façonne tous les ans des poulains et fait des étalons. Il ne faut pas rester dans sa bulle. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera plus dans dix ans."
"Il ne faut pas rester dans sa bulle. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera plus dans dix ans." Stéphane Bourlier
Sa situation actuelle le rapproche aussi d’un autre professionnel dont les résultats l’inspirent : Jean Paul MARMION. L’entraîneur angevin ne se met plus au sulky depuis des années. "Pour rigoler, je lui ai demandé si je pouvais aller faire un stage chez lui pour voir comment il pratiquait. Il m’a juste dit qu’il y avait besoin d’un 4x4 et d’une butte. J’ai le 4x4 mais pas encore la butte (sourire) ! Jean-Paul est un exemple, redevient-il sérieux. Il fait partie des meilleurs entraîneurs depuis des années avec une méthode de travail bien à lui, des chevaux tardifs et très peu d’entiers." C’est depuis l’intérieur de ses pistes que Stéphane Bourlier observe donc très attentivement le travail de ses pensionnaires et donnent ses consignes à son équipe. "Je suis avec mon chronomètre et mon stéthoscope pour prendre le pouls des chevaux après le travail", avance-t-il.
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