À une époque où chaque centimètre compte, avec un nivellement des valeurs entre les compétiteurs, le scénario "du voyage en deuxième épaisseur nez au vent" est presque relégué au rayon des archives. Jusqu'à ce que Keep Going (Follow You) aujourd'hui, ou Idao de Tillard (Sévérino) en janvier dernier dans le Prix d'Amérique Legend Race, ne vienne le remettre à l'ordre du jour. Telle est l'analyse de tous les acteurs récompensés avec Keep Going par ce sacre. Comme Eric Raffin qui nous confie : "On n’a pas eu le meilleur des parcours, avec un voyage en "deux le nez au vent". Heureusement, on a couru calme, sans pression. Mon cheval a été au bout de son effort et a été vraiment super fort. Koctel du Dain nous a donné une belle réplique et Keep Going a été fabuleux. J’ai appelé le poteau et, quand cela veut rigoler, on gagne. On aurait pu être quatrième aussi." Ou comme José Davet, le propriétaire suisse du gagnant, qui nous dit : "Je pensais au podium avant la course mais, quand je l’ai vu en deuxième épaisseur nez au vent, je n’y croyais plus trop. Alors gagner ce Critérium de cette façon, c’est impensable."
De zéro marge au titre
Au palmarès d'un Groupe 1 monté comme entraîneur avec Je M'envole (Joyau d'Amour) dans le Prix des Elites (Gr.1) 2023, Mathieu Mottier signe son premier grand sacre attelé. Ses réaction et analyse nous disent : "Je suis super heureux de gagner ce Critérium. Je remercie Eric (Raffin) qui a fait le travail. Il a réussi à bien gérer le parcours, alors que mon cheval était mal parqué à un moment. Keep Going a été super bon. On avait tout axé sur cette course. On lui avait donné des sorties espacées avant et on savait qu’on avait zéro marge, mais on a réussi à la gagner."
Un destin contre lequel on ne peut rien
Sous le coup d'une longue mise à pied (du 9 septembre au 1er octobre) en vertu de sanctions aggravées dans des cas de récidive, Mathieu Mottier, le pilote, avait dû laisser sa place sur son pensionnaire ce samedi. Ne pourrait-il pas en ressentir une forme de frustration ? "Sincèrement, j’ai bien vécu mon exclusion de la course comme pilote en raison de ma longue mise à pied. Vivre la course du bord de piste, seulement comme entraîneur, ce sont des sensations différentes, c’est un stress différent. En fait, je n’étais pas stressé. Il ne faudrait pas que j’y prenne goût (rires). Cela fait partie des aléas. C’était le destin pour arriver à cette victoire. Je suis très heureux de n’être que l’entraîneur du vainqueur du Critérium des 4 Ans, il n’y a aucun problème. Je suis très content pour mon cheval que j’aime beaucoup et qui a toujours été un top cheval."