Confiance et méfiance
Marc Sassier ne voulait pas se présenter dans l'habit du favori, trop sûr des aptitudes du moment de sa représentante. Il manie confiance et méfiance et nous explique pourquoi : "Je n’ai pas de pression avec elle car tout ce qu’elle fait maintenant, c’est du bonus. Là, c’est incroyable ! En plaine, elle semble battue et met ensuite son cœur sur la piste pour gagner. Guillaume (Martin, le jockey) l’a faufilée entre les autres pour lui redonner du moral à l’intersection des pistes et ensuite elle s’est mise à plat ventre. J’avais quand même des doutes avant la course car, quand des chevaux sont bien comme elle, on a toujours peur que cela s’arrête."
Artisan du succès, Guillaume Martin inscrit un deuxième Groupe 1 à son palmarès après son Prix des Élites (Gr.1) avec Girly Béco (Tiego d'Etang). Le jockey au calme olympien nous debriefe : "J’avais mon idée en tête au départ de cette course. Je ne savais pas si on allait s’imposer mais je m’attendais à monter sur le podium. Je n’avais aucun doute sur sa forme. Il fallait surtout un bon déroulement de course. Je n’ai pas été inquiet quand elle est partie froidement sur ce parcours de 3.000 mètres. Il fallait surtout la garder concentrée dans sa course car elle aurait tendance quelquefois à de relâcher. Dans le dernier virage, elle allait vraiment bien. Je l’ai reprise pour qu’elle souffle et, quand je l’ai sortie, elle s’est mise à plat ventre. Comme lors de ses deux victoires précédentes, elle a passé une sixième vitesse. C’est une jument au grand cœur qui méritait son Groupe 1. Elle est très endurcie et sait parfaitement ce qu’elle a à faire maintenant. Elle nous écoute au doigt et à l’œil et se gère très bien. Je n’ai jamais eu de doute sur le fait qu’elle allait finir très vite. Elle est généreuse."
Marc Sassier met cette victoire sur le compte d'un long processus et comme résultat d'un travail collectif : "Je suis aussi super content pour Guillaume qui est un top jockey. Il sait faire finir ses chevaux. J’ai une super équipe autour de moi. Gaëlle (Godard) a fait du super boulot avec la jument. Florian Prioul aussi l’avait très bien montée il y a cinq ans lorsqu’il travaillait à la maison. Pour que cela aille bien, il faut que tout le monde mette ses petites pierres à l’édifice. Cela a été le cas avec Edition. Avoir des chevaux comme elle et gagner un Groupe 1, c’est la cerise sur le gâteau."
Les bons débuts montés d'Horace du Goutier
Paul Ploquin n'aura pas réussi à remporter les deux Groupes 1 du jour au monté (il a remporté le premier avec Idéale du Chêne). Avec Horace du Goutier, il a pourtant pris une option dans le dernier tournant mais en vain. Il nous relate : "C’est un vrai cheval de train qui évoluait sur sa distance de prédilection. Je n’ai peut-être pas assez durci la course. Il a produit une belle accélération à l’intersection des pistes et il n’y a pas à rougir de cette défaite. Horace réalise une super performance."
Un bilan mi-figue mi-raisin pour Granvillaise Bleue
Troisième mais sans jamais avoir été en mesure de prétendre au succès, Granvillaise Bleue laisse sa partenaire Camille Levesque circonspecte : "Elle court bien mais ce n’est plus la jument d’avant. Je ne sais pas si sa maladie l’a diminuée. Peut-être. Elle a le moral, elle est contente mais il manque quelque chose par rapport à l’an dernier."