Est-ce que cette épreuve et la période que vous vivez changent votre façon de voir les choses dorénavant ?
Oui, incontestablement. J’ai 30 ans et c’est un tournant dans ma carrière. Je vais peut-être penser un peu plus à moi et à ma famille désormais. Je risque d’une certaine façon de devenir plus égoïste. C’est ce que je me dis aujourd’hui mais lorsque je vais reprendre mon activité, ma vision sera-t-elle encore la même ? Je souhaiterais faire mon métier comme je l’entends et me mettre moins d’obligations. À court terme, je vais prendre le temps de me remettre complètement de ma blessure et vais privilégier de manière générale la qualité à la quantité en 2024. Je reste un compétiteur et un gagneur mais pas à n’importe quel prix. À l’heure où je vous parle, je me dis que je vais opter, lors de mon retour, pour les bonnes pistes et les chevaux de qualité. J’ai vraiment envie de poursuivre ma carrière de jockey pendant de longues années avec un corps en parfait état. J’espère pouvoir retrouver toutes mes facultés physiques dans les prochaines semaines.
Parlons aussi de votre rôle dans l’écurie familiale. Vous avez toujours été très impliqué. Où avez-vous placé le curseur dorénavant ?
Au début, je voulais continuer à établir le programme des chevaux, gérer les engagements et les montes mais, rapidement, j’ai redonné cette tâche à mon père. J’ai décroché complètement de l’organisation de l’écurie. J’avais besoin de faire un break. Je suis les courses des chevaux de l’écurie et nous échangeons régulièrement avec mon père mais le fait de ne pas être présent à ses côtés le matin m’empêche de m’impliquer totalement.
Sur le même thème : Un record et de solides numéros 1
Et si vous nous parliez des deux grandes courses et de leur vainqueur ? Commençons par Esperanza Idole, la lauréate du Prix de Cornulier.
L’histoire est incroyable et je crois que la victoire de la jument de Noël Langlois était inscrite au palmarès avant même que la course ne se courre. Avoir un accident de circulation avec la destruction totale du camion sans que personne ne soit touché, pouvoir reprendre la route et arriver dans les temps pour participer au Cornulier et le gagner est quand même incroyable. C’était leur destin !
J’avais mis ESPERANZA IDOLE dans mon pronostic. Elle avait connu une bonne préparation et était déferrée pour l’occasion. Le déroulement lui a été favorable et, comme à son habitude, elle a tracé une belle ligne droite. Cela fait plaisir de voir une telle équipe s’imposer. C’est bien qu’une petite structure très compétente gagne la grande course avec un jockey qui n’est pas présent tous les jours à Vincennes. C’était très émouvant devant la télé et j’étais très content pour eux.
Et que dire sur le vainqueur du Prix d’Amérique qui a depuis doublé la mise dans le Prix de France ?
Le meilleur a gagné ! IDAO DE TILLARD était mon favori dans les deux cas. À l’image de BOLD EAGLE et de FACE TIME BOURBON, c’est un cheval d’exception et c’est important de voir son nom au palmarès de ces deux grandes courses. Il n’a pas eu un parcours facile dans le Prix d’Amérique mais Clément (Duvaldestin) a confiance en son cheval et ne fait aucune erreur de drive. Thierry et Clément ont fait du super boulot en préservant le cheval depuis le Critérium (N.D.L.R. : Critérium des 5 Ans, en septembre dernier). Ils lui ont donné des courses à l’économie, sans artifices, et Idao est arrivé sur l’Amérique avec de la marge.
Feu vert pour intégrer le centre de rééducation
Ce jeudi 15 février, Alexandre Abrivard avait rendez-vous avec le chirurgien qui l'a opéré. Ce dernier lui a donné son accord pour passer à une étape de rééducation plus intense. Dès lors que son kinésithérapeute avait déjà validé il y a quelques jours l'intensification possible du travail musculaire, Alexandre Abrivard va intégrer le Medical Stadium de Bordeaux dès lundi prochain (19 février). C'est dans ce même établissement spécialisé que le cousin d'Alexandre, Matthieu Abrivard, avait aussi été admis en rééducation il y a quelques années. Lors de cette nouvelle étape, d'une durée initiale de quinze jours, Alexandre Abrivard pourra notamment entreprendre du travail en bassin. Ensuite, une nouvelle intensification pourra être envisagée, dans le respect des avis des spécialistes et avec la recommandation faîte par son chirurgien ce jeudi de toujours "rester à l'écoute du corps". Le professionnel des courses est dans le timing imaginé dès le départ par le corps médical. Cela progresse ni plus vite ni moins vite qu'espéré et le délai global de trois mois est toujours d'actualité. Ce qui ferait revenir Alexandre Abrivard sur les programmes vers la mi-avril.
Just Love You au jogging
Présente dans le camion accidenté, JUST LOVE YOU (LOVE YOU) s'est était sortie sans dommages physiques. Après un break pour effacer le traumatisme, elle fait actuellement du jogging. L'idée est de lui faire reprendre la compétition dans un Groupe 2 à la mi-avril, pour mâles et femelles, avec une épreuve pour seules femelles quelques semaines plus tard. Et si Alexandre Abrivard et Just Love You effectuaient leur rentrée ensemble ?