Vainqueurs des Etriers 3 Ans Q1 et Q2Lucky Sibey et Lexie de Banville : du pareil au même
24/03/2024 - GRAND FORMAT - 24H au Trot
Les deux premiers semi-classiques montés dédiés à la jeune génération, les Etriers 3 Ans Q1 et Q2, ont rendu leur verdict, en cette fin de semaine, couronnant Lexie de Banville 1’14’’ m. (Real de Lou), dans les rangs des femelles, et Lucky Sibey 1’15’’ m. (Etonnant), dans ceux des mâles, soit deux sujets tôt spécialisés, en vertus d’origines adéquates, ressortissant, qui plus est, à la même lignée mâle dominante, celle de Viking’s Way.
La spécialisation des jeunes trotteurs montés n’est pas une vaine expression. Ainsi LUCKY SIBEY, le vainqueur du Prix Félicien Gauvreau - Etrier 3 Ans Q1 (Groupe 2), comme LEXIE DE BANVILLE, la lauréate du Prix Ali Hawas - Etrier 3 Ans Q2 (Groupe 2), n’ont-ils couru, jusqu’alors, que sous la selle, y débutant dès l’âge de 2 ans. Tous deux en étaient, vendredi, à leur sixième essai, pour trois victoires, quant au poulain, et deux succès, quant à la pouliche. Leurs prédécesseurs au palmarès des deux courses, KYT KAT (Booster Winner) et KANDORA BELLA (PRODIGIOUS), étaient, en leur temps, pareillement déjà aguerris à la discipline de l’Etrier, unique terrain de jeu du mâle, là où la femelle avait commencé par s’essayer deux fois attelée, pour autant de disqualifications, puis n’avait plus paru que montée.
Des points de comparaison
Les pedigrees de Lexie de Banville et de Lucky Sibey sont, pareillement, très ouverts, sachant que celui du poulain ne présente aucun inbreeding au sein des cinq premières générations, alors que l’on en pointe un seul, assez éloigné, dans celui de la pouliche, sur SABI PAS (5x5x4). En prolongement, les alliances de sangs y sont comparables, avec la même combinaison VIKING'S WAY-COKTAIL JET-SPEEDY CROWN (US). En guise de clin d’œil, enfin, REX GRANDCHAMP, l’un des pères de mères du mâle, à la sixième génération, participe de la famille maternelle de la femelle, dont il est, en sus, un lointain ancêtre, en tant qu’auteur de DEKEEL, le grand-père paternel, via QUADROPHENIO, d’ORLANDO VICI. Un Orlando Vici qui n’est autre, en effet, que le père de mère de Lexie de Banville.
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De la prédisposition dans l’air !
Les deux chevaux sont apparentés, en ce qu’ils sont des représentants de la même lignée mâle, celle, phare, de Viking’s Way 1’15’’. REAL DE LOU 1’11’’ et le crack JAG DE BELLOUET 1’09’’ sont les maillons qui relient Lexie de Banville au fils de MICKEY VIKING 1’13’’, tandis que Lucky Sibey s’en réclame, tour à tour, via ETONNANT 1’09’’, TIMOKO 1’09’’ et IMOKO 1’14’’. Cette double déclinaison de la lignée de Viking’s Way fait la part belle à l’aptitude montée, dans la mesure où, si tant Jag de Bellouet qu’Etonnant ont un palmarès hors normes à l’attelage, ils affichent, parallèlement, de grandes performances sous la selle, spécialité dans laquelle le "cannibale" a tout de même remporté trois Prix de Cornulier, pendant que le phénomène de Richard Westerink s’y plaçait, ainsi que dans deux Prix de l’Île-de-France et dans le "Président". Etonnant, dont il s’agit là de la production initiale, est, en outre, le fils d’une gagnante du Prix du Président de la République, MIGRAINE 1’13’’, et le petit-fils d’un lauréat du Prix d’Essai et du Saint-Léger des Trotteurs, ALLIGATOR 1’17’’. Bref, il y a de la prédisposition dans l’air !
Ce n’est pas tout…
Prédisposition, aussi, dans le pedigree maternel de Lexie de Banville, dont la mère, CANNEBIERE 1’14’’ (ORLANDO VICI), gagnante de trois courses, attelée, parmi lesquelles une à Vincennes, est issue de KERGOAS 1’13’’ (JET DU VIVIER), performante, elle aussi, au sulky, où elle compte neuf succès, pour 136.000 euros de gains, mais sœur utérine de NENUPHAR 1’13’’ (SEBRAZAC), qui signa ses plus belles réussites monté, sous la selle de Camille Levesque, dont il fut l’un des chevaux de cœur. Treize fois victorieux et à la tête d’un pécule de 363.330 euros, Nénuphar s’octroya, notamment, le Prix Jean Mary et fut deuxième du "Prix de Cornulier des apprentis", le Prix Yvonnick Bodin.
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Ce n’est pas tout, car Kergoas est aussi la demi-sœur de la bonne LOCTUDY 1’12’’ (EXTREME DREAM), lauréate de dix courses à l’attelage, pour des gains "flirtant" avec les 300.000 euros, avant de mettre bas, avec le concours de LOVE YOU, le classique monté ULYSSE 1’11’’ m., vainqueur du Groupe 1 Prix de Normandie et de cinq Groupes 2, toujours avec l’homme sur le dos.
L’empreinte des "Grandchamp", connus pour pérenniser l’aptitude à l’EtrierBELGRADE 1’16’’, la troisième mère de
Lexie de Banville, s’est imposée dans les deux disciplines. Elle est par
LEVORINO 1’17’’, qui fut deuxième du Prix de Vincennes et troisième du Prix des Centaures, et la semi-classique attelée
JAINA GRANDCHAMP 1’18’’ (1975-Vinci II), dont le meilleur produit fut
QUAMBONA 1’16’’ (Chambon P), gagnante, montée, des groupes 2 Prix Xavier de Saint-Palais et Edmond Henry, deux succès entrecoupés d’un accessit dans le Prix de Normandie. Nous sommes, en l’espèce, dans l’une des branches de la prestigieuse famille des "Grandchamp" – celle, également, de
GANAY DE BANVILLE 1’09’’, dont la mère est une arrière-petite-fille de
Jaïna Grandchamp –, connue pour pérenniser l’aptitude à l’Etrier, ne serait-ce qu’au travers des performances et de la production de son pilier,
PACHA GRANDCHAMP 1’20’’ m., vainqueur du Prix de Vincennes et père de
Champenoise 1’17’’ (Prix du Président de la République, Prix des Elites), voire père de mère de
SPEED CLAYETTOIS 1’17’’ m., dont on se souvient qu’il réussit l’exploit de s’adjuger tous les classiques, sans exception, de 3 à 5 ans, de notre programme monté.
Deux émergences dans leur fratrie respective
Lexie de Banville est le premier vainqueur engendré par sa mère, Cannebière, ses deux aînés n’ayant pas couru et ne s’étant pas même qualifiés. Après elle viennent MOJITO DE BANVILLE, un mâle d’ERIDAN également aux soins de Thomas Levesque, et NOSTRA DE BANVILLE, une fille de HARVEST DE BULIERE. De son côté, Lucky Sibey est le dernier produit répertorié de sa mère, après un mâle et une femelle qui n’ont, ni l’un ni l’autre, obtenu leur billet pour la compétition.
La mention d’un vainqueur classique monté à… 2 ans !
Dans la perspective du trot monté, Lucky Sibey a son physique porteur pour lui, étant de grande taille –il « toise » environ un mètre soixante-dix–, à l’image de son père, Etonnant. En contrepartie, cela n’en fait pas un élément a priori précoce et il n’en a que plus de mérite à être au niveau qui est le sien dès le début de son année de 3 ans.
Les mères de Lucky Sibey ayant performé, telles les deux premières, URTICA LOTOISE 1’15’’ (quatre victoires et 54.680 euros) et JOUE DU BOIS MORIN 1’18’’ (cinq victoires et 29.129 euros), étaient des juments d’attelage, à l’exemple de leurs auteurs respectifs, JADE BOCAIN 1’15’’, compétiteur relativement modeste, mais bien né, puisque fils de COKTAIL JET 1’10’’ et de la placée de Critérium, BAUXITE BOCAIN 1’14’’, et EVER JET 1’15’’, celui-ci lauréat du Critérium des Jeunes. Il faut remonter plus loin pour rencontrer une série de pères de mères enclins à léguer l’aptitude montée : MON OUITON 1’16’’, fils de KERJACQUES 1’19’’, lequel est une caution dans la discipline de l’Etrier, VASCO 1’21’’, dont on peut dire autant, voire plus, de son père, FANDANGO 1’20’’, Rex Grandchamp 1’18’’, évoqué par ailleurs, ou encore Hoaro 1’23’’ m., vainqueur classique sous la selle à… 2 ans, à l’époque où le programme offrait cette possibilité.
Une conclusion qui s’impose
La famille de Lucky Sibey est classique. En la continuant jusqu’à ECUYERE DES TOUCHES 1’33’’, une fille de Piorin 1’28’’ m. – encore un trotteur monté, deuxième du Prix d’Essai et géniteur de Venutar, qui partagea le Prix de Cornulier avec Atus II –, née en 1948 et en position de huitième mère ici, on relève le fils de celle-ci, Soleil D Touches 1’20’’ (Kerjacques), semi-classique attelé, et son petit-fils, As des Touches 1’19’’ (Jeton), placé de Critérium. De Capucine des Touches, propre sœur d’Ecuyère des Touches, est née Gamin des Touches 1’21’’ (Kankan II), deuxième du Critérium des 3 Ans et troisième du Critérium des 4 Ans. La parentèle proche est riche également d’Ol Annexe 1’24’’ (Hope III), qui fut à l’arrivée des Prix de Cornulier et de l’Île-de-France, ce qui nous ramène, pour finir, à l’objet de notre propos du jour.
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